Environ 300 personnes, très majoritairement des femmes, se sont rassemblées dimanche à Paris pour défendre "à l'international" les droits des femmes et les appeler à faire "grève de tout" lundi, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Quand les femmes s'arrêtent, tout s'arrête !", a lancé l'une des organisatrices de la manifestation, qui s'est tenue place de la République à l'appel de "On Arrête Toutes", collectif d'associations féministes. "Cette année", le 8 mars, date de la journée internationale des droits des femmes, "se tient dans un contexte de pandémie très mal gérée dont les conséquences sociales et économiques graves touchent encore les femmes, en première ligne", a-t-elle dénoncé.
En chansons et au rythme des roulements de tambour, sous une marée de drapeaux violets et pancartes dénonçant le "sexisme patriarcal" et les violences faites aux femmes, les manifestantes ont dit leur "détermination" à continuer à lutter pour leurs droits et leur "ras-le-bol de ne pas être entendues".
"On arrête de travailler et de consommer"
Après "les Polonaises qui ont osé tout arrêter pour le droit à l'avortement", les Argentines, les Espagnoles et les Suisses, "on arrête toutes lundi", a lancé à son tour Suzie Rojtman, du Collectif national pour les droits des femmes, sous des acclamations enthousiastes. "On arrête de travailler, de bosser, dans tous les sens du terme (...) et on arrête aussi de consommer", a-t-elle poursuivi, dénonçant une "société fondée sur l'exploitation du travail des femmes pourtant sous-payées et toujours considérées comme des citoyennes de seconde zone".
Une petite dizaine de femmes sans abri portant des pancartes décriant les dangers de la rue et du viol se sont symboliquement enveloppées dans des couvertures de survie dorées, tandis que des jeunes femmes kurdes soulignaient qu'"il est temps de défendre la femme libre dans une société libre". Des pancartes en carton, où on pouvait lire des témoignages de viols à tous les âges, dénonçaient "les violences partout, la justice nulle part". Une grande banderole rendait hommage aux "premières de corvées, sous-payées, dévalorisées" et clamait : "Ca suffit !".
D'autres temps de parole ont été consacrés aux combats des femmes dans le monde, et notamment aux femmes kurdes et ouïghoures, ainsi qu'à la dénonciation des violences faites aux "enfants objets des prédateurs".