2,5° de plus. C'est le bilan de l'hiver 2015 par rapport à un hiver normal. Cette augmentation des températures peut-elle avoir des répercussions sur notre agriculture ?
Des hivers plus doux. "Le réchauffement a une importance très claire sur tout ce qui touche à la nature et à l'agriculture", affirme le climatologue Jean Jouzel au micro d'Europe 1. Il cite notamment les légumiers de Bretagne dont la production, étant arrivée à maturité plus tôt cette année, s'est retrouvée sur le marché en même temps que la concurrence espagnole moins chère. Ou encore les rendements de blé qui stagnent depuis une quinzaine d'années. "Nos collègue de l'INRA attribuent cette stagnation au climat. Il y aura encore des hivers rigoureux, mais de moins en moins […] Les hivers des années 60 étaient de 1 à 2 degrés plus froids qu'aujourd'hui", relève cet ancien président du GIEC.
Scénario catastrophe. Peut-on imaginer, à terme, la disparition de certains produits ? "Oui, c'est ce qui se passera dans certaines régions où la vitesse de déplacement du réchauffement, si celui-ci n'était pas limité, serait plus rapide que la capacité de déplacement de certaines espèces", alerte Jean Jouzel.
Repenser l'agriculture. Accepter la réalité du réchauffement climatique c'est aussi en intégrer les conséquences au modèle de développement agricole français. "On peut se poser la question des nouvelles cultures. Il y a des capacités d'adaptation. Est-ce qu'on fera du soja ? Est-ce qu'on gardera le maïs ? Il faut se poser la question des cultures qui sont très demandeuses en irrigation", interroge le scientifique. "Le monde agricole doit prendre en compte toutes les opportunités qui s'offre à lui dans un monde qui change", affirme-t-il. Des opportunités qui passent par les différents types de récolte et le rôle des énergies renouvelables.