L'épaisseur de neige dans les Pyrénées pourrait diminuer de moitié et les températures maximales moyennes augmenter de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050, révèle lundi l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC) dans son rapport sur le changement climatique. "La Terre n'a jamais connu de changements climatiques aussi rapides que ceux d'aujourd'hui", expose le rapport qui a comparé les variations de températures avec celles connues durant les périodes de transitions glacières et l'Holocène (les 11.700 dernières années). Depuis 1949, les températures moyennes annuelles ont ainsi augmenté de 0,2 degré par décennie, soit une augmentation totale de 1,2 degré, "générale sur tout le massif".
Une augmentation de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050. Selon plusieurs scénarios de projection réalisés dans le cadre du projet de recherche transfontalier ClimPy (entre la France, l'Espagne et Andorre), les températures maximales pourraient augmenter de 1 à 2,7 degrés à l'horizon 2030 et de 1,4 à 3,3 degrés à l'horizon 2050. En fin de siècle, l'augmentation "oscillerait entre 4,3 et 7,1 degrés" pour le pire scénario, et "1,9 et 4,2 degrés" dans le meilleur des cas.
Moins de pluie donc moins neige. Le rapport souligne aussi la baisse des volumes annuels de précipitations (-2,5% par décennie), accompagnée d'une "baisse significative de l'épaisseur moyenne de neige". Ainsi, dans les Pyrénées centrales à une altitude de 1.800 mètres, "l'épaisseur moyenne de la neige pourrait diminuer de moitié d'ici 2050 selon la référence actuelle" détaille l'OPCC, ajoutant que "la période de permanence de la neige au sol réduirait de plus d'un mois".
Des conséquences sur la faune. Ces multiples changements sans précédent "influent sur les espèces de montagne les plus sensibles" : certains oiseaux "sont en train de voir leur état physiologique et leur abondance altérés", quand "des diminutions considérables de population" chez les amphibiens, groupe de vertébrés "parmi les plus vulnérables", ont été constatées.
À l'échelle globale, le rapport estime que "les espèces européennes se sont déplacées de 11 mètres en moyenne par décennie vers les altitudes supérieures à cause du réchauffement planétaire". Un réel problème du fait de "la propre limite physique des montagnes" et de "la perte de synchronie entre certaines espèces qui dépendent les unes des autres".
Une augmentation des risques naturels à prévoir. D'autres effets négatifs seraient à prévoir, comme la diminution du débit des cours d'eau qui, à terme, "peut affecter la capacité des centrales hydrauliques à produire de l'énergie". Ou encore l'augmentation des risques naturels (inondations violentes, glissements de terrain, avalanches) ainsi que "la réduction de l'attrait touristique hivernal de certaines stations de ski situées dans les Pyrénées".
Ces derniers points pourraient cependant être contrebalancés par quelques évolutions positives, comme l'augmentation de la capacité de production d'énergie photovoltaïque (+10% au milieu du siècle) et un prolongement de la saison touristique estivale dans les Pyrénées.