L'accès à une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile est à nouveau étendu jusqu'à neuf semaines d'aménorrhée pendant le reconfinement afin de limiter les consultations en milieu hospitalier tout en garantissant le droit à l'avortement, a annoncé lundi le gouvernement.
Une mesure déjà prise pendant le premier confinement
Cette mesure, déjà prise au printemps lors du premier confinement, vise à "prévenir les éventuelles difficultés d'accès à l'IVG, conséquences à la fois de la forte mobilisation de notre système hospitalier et de la limitation des consultations qui y sont réalisées", ont indiqué dans un communiqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, et la ministre déléguée à l'Egalité, Elisabeth Moreno. L'IVG médicamenteuse, qui peut être prescrite par un médecin libéral, une sage-femme ou être réalisée à l'hôpital, est normalement accessible jusqu'à sept semaines d'aménorrhée (date des dernières règles) pour les pratiques à domicile et neuf semaines en milieu hospitalier.
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La téléconsultation possible
Comme annoncé dans un arrêté paru dimanche au Journal officiel, "l'ensemble des consultations nécessaires aux IVG médicamenteuses pourront être réalisées sous forme de téléconsultations", ont en outre indiqué les ministres. Dans ce cas, la femme pourra se voir délivrer le médicament en pharmacie, a-t-il été précisé. Au printemps, plusieurs associations s'étaient vivement inquiétées des difficultés d'accès à l'avortement, alors que le système hospitalier était débordé par la crise du coronavirus.
Dans leur communiqué, Olivier Veran et Élisabeth Moreno ont dit vouloir "encourager l'ensemble des médecins en ville et les sages-femmes libérales à s'engager dans le maintien des IVG médicamenteuses".
Ils demandent en outre "aux établissements de santé d'assurer la continuité des IVG instrumentales", autorisées jusqu'à 14 semaines d'aménorrhée (12 semaines de grossesse).
En 2019, 232.000 avortements ont eu lieu en France, dont près de 70% ont été réalisés par voie médicamenteuse.