Le constat est frappant : à tâches équivalentes, l'écart de salaire entre hommes et femmes est de 16% en France. Face à cette situation inégalitaire, les solutions utilisées font débat. Pour Cristina Lunghi, présidente et fondatrice du cabinet Arborus, qui oeuvre pour améliorer l'égalité professionnelle en entreprise, la première piste envisageable est "d'analyser de façon extrêmement précise les données, par famille de métiers, niveaux hiérarchiques, ancienneté et diplômes" pour avoir une cartographie plus détaillée des écarts salariaux en vue de les réduire. Une transparence souhaitée par l'autre invitée du débat d'Europe Midi, Rebecca Amsellem, économiste et fondatrice du collectif féministe Les Glorieuses.
Congé paternité et certificat d'égalité. La deuxième solution possible pour que les femmes ne travaillent plus gratuitement à partir du début du mois de novembre, comme c'est le cas cette année, est un congé parental unique et non plus maternel ou paternel. "En début de carrière, les salaires sont à peu près identiques. L'écart a tendance à se creuser au moment du premier enfant. Il faut un congé parental identique pour les hommes et les femmes", prône Rebecca Amsellem. Selon elle, il faudrait aussi un "certificat d'égalité délivré par l'administration publique", avec obligation pour les entreprises "de prouver qu'elles respectent cette égalité".
Meilleur pouvoir d'achat. Cette égalité est-elle faisable économiquement dans les prochaines années, au lieu d'un rattrapage prévu en 2234 selon les prévisions du World Economic Forum ? "Si les femmes ont un pouvoir d'achat identique à celui des hommes, on a aussi des niveaux de consommation plus élevés, plus les retraites, plus les cotisations sociales. Avec l'embauche de femmes dans des entreprises stabilisation économique et sociale", affirme Cristina Lunghi. "C'est tout à fait réaliste de le faire économiquement puisque ce qu'on va prendre d'un côté, on va le récupérer d'un autre. Quand vous regardez ce que coûte à la société le chômage des femmes, la vieillesse, la retraite, on aurait tout intérêt à rétablir les équilibres."