Pour prévenir de l'usure professionnelle, le gouvernement veut mettre en place un suivi médical approfondi et systématique tout en élargissant les critères de pénibilité. Lors de la présentation du projet de loi de la réforme des retraites, la Première ministre, Élisabeth Borne, avait assuré qu’elle voulait "prendre en considération l’usure professionnelle liée aux conditions d’exercice de certains métiers hier et aujourd’hui". Pour le président France d’Adecco Group, Alexandre Viros, invité de l'émission "La France bouge", il faudrait faire un check-up complet professionnel à l’âge de 45 ans.
Préparer sa dernière partie de carrière
"À 45 ans, vous avez des biais, vous ne vous projetez pas dans votre vie de senior. Mais c'est le bon moment pour commencer à anticiper ce qui peut se passer dans votre carrière. C'est le bilan de vos compétences, mais qui devrait être vu comme un check up. Qu'est-ce que j'ai appris ? Qu'est-ce que je peux faire à l'avenir et vers quoi je peux m'orienter ? Je pense que c'est important. Quand c'est à 55 ans, c'est un peu trop tard pour faire ce bilan-là. 45 ans, c'est le bon moment pour voir quelles sont les options que l’on a devant soi", a déclaré le président France d’Adecco Group au micro d'Elisabeth Assayag.
Dans les prochaines semaines, l’entreprise Adecco devrait annoncer des solutions concrètes pour les seniors et la préparation de leur dernière partie de carrière. "À la fin de votre carrière, on vous dit que vous êtes périmé comme si les gens avaient une date de péremption. Ça ne marche pas. Il faut raisonner en termes de parcours. Dans le groupe Adecco, c'est ce que c'est ce qu'on veut faire avec nos 550.000 intérimaires et nos propres équipes : raisonner en termes de parcours. C'est pour ça que cette notion d'analogie, si vous voulez du check up à mi-parcours, me semblait bonne", a rapporté Alexandre Viros.
Anticiper les risques
"C'est le moment où vous pouvez corriger un certain nombre de choses ou prendre conscience qu'il y a certaines difficultés sur le plan de la santé. C'est le moment où vous pouvez prendre conscience qu'il va y avoir des risques et vous les anticipez. C'est mieux de le faire maintenant que plus tard", a-t-il ajouté.
Pour lui, nous vivons dans un monde où les compétences, dans un métier donné, sont obsolètes au bout de deux ou trois ans. "Si on prend les métiers de cariste par exemple, on est passé de métiers qui étaient essentiellement manuels, très physiques, puis des métiers de conduite, puis des métiers où il faut dans certains cas manipuler une tablette et pourquoi pas demain un bout de code. Là aussi, il faut de l'accompagnement permanent. Je pense qu'on a une responsabilité en tant que patron d'accompagner les salariés. On a trop longtemps cédé à une forme de jeunisme en disant que c'est hyper bien d'avoir déjà des jeunes. Et en même temps, on se disait que les seniors étaient périmés et qu'il fallait les mettre dehors", a conclu Alexandre Viros.