Transports, industrie, secteur public... C'est un jeudi noir qui s'annonce en France avec ce mouvement de grève national à l'appel des syndicats contre la réforme des retraites du gouvernement d’Elisabeth Borne. On estime le nombre de manifestants entre 550.000 et 750.000 personnes. Mais, comme à chaque manifestation, deux chiffres vont être communiqués pour tenter de cerner la mobilisation. Un réalisé par le ministère de l’Intérieur, et l’autre par un ou plusieurs syndicats.
Bien souvent, ces derniers sont éloignés, voire très éloignés. Le 10 novembre dernier, la journée d'action nationale organisée pour la défense des salaires par la CGT a rassemblé 30.400 personnes dans toute la France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, la CGT revendiquant de son côté "plus de 100.000 participants".
Comment dès lors expliquer une telle différence ? Pour le savoir, il faut se pencher sur les méthodes de calcul.
Les cabinets indépendants font appel à la technologie
Car syndicats, ministère de l’Intérieur et cabinets indépendants ont chacun leur façon de recenser les manifestants. Les forces de l'ordre se placent en hauteur sur trois ou quatre points du parcours, et compte les manifestants par groupes de 10. La moyenne dégagée est le chiffre officiel communiqué par la préfecture. Les cabinets indépendants, comme Occurrence, font appel à la technologie. Un capteur laser, placé en hauteur, trace un trait au sol, et compte toutes les silhouettes qui franchissent la ligne. Deux opérateurs vont ensuite corriger le chiffre obtenu grâce à des micro-comptages réalisé sur place.
Les syndicats, quant à eux, positionnent des militants qui comptent les lignes de manifestants tout le long du cortège. La moyenne permet là aussi de définir un nombre de participants. Cette technique est la moins fiable puisqu'elle ne tient pas compte des changements de densité du cortège.