La grande consultation citoyenne lancée fin mai par le gouvernement sur sa future réforme des retraites a mis au jour les "inquiétudes" de "beaucoup de participants", notamment sur le "niveau des pensions", selon un bilan présenté jeudi au ministère des Solidarités.
Une large participation citoyenne. En cinq mois, plus de 35.000 contributions et plus de 200.000 visiteurs ont été recensées sur la plateforme internet dédiée, le Haut-Commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoye, ayant par ailleurs convié quelque 800 citoyens à une série d'ateliers organisés en région cet automne.
Des craintes persistantes. Mais les "principes énoncés de la réforme" - système universel de retraites au lieu des 42 régimes existants, où un euro cotisé donnerait les mêmes droits, quel que soit le statut du cotisant - "ne lèvent pas tous les doutes chez les participants", peut-on lire dans le compte-rendu du gouvernement.
"Possible baisse des pensions", "nivellement des droits par le bas" ou encore "impossibilité à aller jusqu'au bout des objectifs" font partie des craintes identifiées et ce, même "si les participants sont très favorables au projet de simplification et d'universalité du système".
Un principe satisfaisant mais toujours source d'inquiétudes. "Globalement le futur système de retraite est considéré comme une formidable opportunité pour plus d'équité et d'égalité, même si sa mise en oeuvre est source d'inquiétude pour beaucoup de participants", assure le gouvernement.
Pérennité d'un système par répartition, transition entre les deux systèmes et capacité à tenir le cap au fil des alternances politiques font également partie des inquiétudes relevées. "Le sujet le plus clivant" concerne "l'harmonisation de tous les régimes versus la prise en compte des spécificités (pénibilité, horaires de nuit, etc.)".
En revanche, "la simplification du système, la recherche d'équité entre les actifs, le maintien du principe de répartition et de solidarités intergénérationnelles, interprofessionnelles et intersectorielles" et "la compensation des inégalités salariales femmes-hommes au moment de la retraite" font consensus. Jean-Paul Delevoye a entamé en octobre une deuxième phase de négociations avec les partenaires sociaux sur le futur régime pour parvenir à un projet de loi courant 2019.