Après une journée de discussion qui semble avoir été fructueuse vendredi entre gouvernement et syndicats réformistes, Matignon pourrait leur proposer un "deal" concernant l'âge pivot, une disposition rejetée en bloc par l'UNSA et la CFDT. Le Premier ministre devrait annoncer des propositions en ce sens dès samedi.
La journée de vendredi semble avoir été fructueuse dans les discussions sur la réforme des retraites, engagées entre le gouvernement et les syndicats réformistes. "Les réactions de la CFDT et de l'UNSA ont été positives", s'est félicité un proche du Premier ministre vendredi. "Il y a une envie de part et d'autres d'arriver à un compromis", glisse-t-on à Matignon.
Edouard Philippe promet de faire des propositions concrètes par écrit dès samedi, qui pourraient constituer d’après lui les bases du fameux compromis demandé par le président de la République. Ils se sont entretenus vendredi soir, dans l’optique de trouver une sortie à la polémique sur l’âge pivot.
"Ni gagnant ni perdant"
D'un côté, les syndicats réformistes veulent une conférence de financement du système à points, mais sans âge pivot. De l'autre, le gouvernement veut bien de cette conférence, mais dans un calendrier resserré. Entre ces deux positions, "une voie est possible", veut-on croire à Matignon. Mais chacun devra faire un pas vers l'autre. L'idée est simple : "Ni gagnant ni perdant", glissait vendredi un conseiller bien informé. Matignon pourrait donc proposer un deal aux syndicats : d’accord pour supprimer l’âge pivot, mais à eux de trouver les 12 milliards d'euros qu'il faut pour équilibrer le régime d'ici à 2027.
Un objectif d’équilibre que le gouvernement n’entend pas négocier. Ce sera dès lors aux syndicats et au patronat dans le cadre de la conférence de financement de trouver en quelques semaines ce cocktail miracle. L'idée étant de caler ces discussions en parallèle de l'examen du projet de loi sur les retraites au Parlement, pour éventuellement intégrer à la fin la solution trouvée.
Mais si le gouvernement arrache un compromis avec les syndicats réformistes, tout ne sera pas réglé pour autant. "La CGT et FO, ça ne les fera pas rentrer", note un cadre du groupe En Marche... "Pour eux, il faudra miser sur l'usure."