Réforme du collège : les profs boycottent les formations

© BORIS HORVAT / AFP
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Virginie Salmen avec AW
Un appel à ne pas participer à la semaine de formation à la réforme censée se dérouler durant les vacances de la Toussaint a été lancée.

Les profs opposés à la réforme du collège ont trouvé un nouveau moyen de protester : boycotter la formation à ladite réforme qui doit avoir lieu durant les vacances de la Toussaint. Précisions.

Une formation perçue comme "un formatage". L'appel au boycott a été lancé par les syndicats hostiles à la réforme du collège. Or, les vacances de la Toussaint étaient le moment prévu pour dispenser la formation aux profs : la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem comptait profiter de cette période pour former un maximum d'enseignants sans supprimer de cours.

Mais dans les collèges, beaucoup de profs refusent de se porter volontaire pour cette formation payée 50 euros par jour. Dans le collège de Pantin où enseigne Céline Pinchon, par exemple, personne ne s'est porté candidat pour suivre la formation : "il n'y a pas de volontaires pour faire la promo de cette réforme. 80% de la profession la refuse massivement et on nous demanderait d'aller dans les équipes et d'expliquer que c'est un bienfait pour nous, pour nos élèves alors que l'on est pas du tout d'accord avec cela!", s'indigne la prof au micro d'Europe 1 avant de dénoncer "du formatage" plutôt qu'une formation.

L'inquiétude des parents d'élèves. Si les profs ne sont pas formés à la Toussaint, la formation qui est obligatoire devrait avoir lieu pendant l'année. Mais qui remplacera alors les profs ? Selon les calculs d'Europe 1, former l'ensemble des profs  représente un volume de 8 millions d'heures de formation. Valérie Marty de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public craint déjà de voir des jours et des jours de cours supprimés : "une semaine, c'est énorme. On ne peut pas rattraper une semaine de cours. Il va falloir que l'on nous explique comment on va s'organiser et qu'est ce qu'on va offrir aux enfants", a-t elle fait valoir au micro d'Europe1.

Le plan B du ministère. Pour rassurer les parents d'élèves, le ministère explique que la formation des profs aura lieu à des périodes de creux lorsque les élèves sont absents, par exemple, au moment des stages de troisième. La grande crainte des parents d'élèves : que le ministère décrète des journées banalisées pour cause de formation… c'est-à-dire des journées où les élèves n'auront pas cours.