La rentrée est passée, mais c'est en prévision de septembre prochain qu'une partie des enseignants ne fera pas cours jeudi, pour dénoncer la réforme du collège. Reste à savoir si cette première grève de l'année scolaire mobilisera les troupes.La grève de juin avait déjà été nettement moins suivie que celle de mai. Et certains doutent de la volonté des profs à ne pas assurer leurs cours quelques jours à peine après la rentrée.
Pour ce premier "test" depuis la reprise des classes, le SNES bat le rappel, au sein d'une intersyndicale composée, entre autres, du Snalc, de FO, de la CGT et de Sud. "Pour nous, la priorité, c'est ce 17 septembre", déclarait il y a peu Roland Hubert, le co-secrétaire général du SNES, syndicat majoritaire dans le secondaire et fer de lance de l'opposition au projet porté par la ministre de l'Education.
Contre l'autonomie des établissements.Plus d'interdisciplinarité (cours mêlant par exemple le français et l'histoire), autonomie accrue des établissements, accompagnement personnalisé, apprentissage d'une deuxième langue vivante dès la 5e mais disparition d'une grande partie des classes bilingues (qui démarrent en 6e), fin des options latin et grec, remplacées par des modules langues et culture de l'Antiquité, les critiques ne manquent pas sur la réforme du collège.
Le SNES réclame une modification des textes, déjà publiés au Journal officiel. Il refuse l'autonomie accrue des établissements, qui creusera selon lui le fossé entre les "bons" et les "mauvais" établissements, et qui pourrait donner plus de pouvoir au principal, au détriment de l'équipe pédagogique.
Les syndicats réfractaires à la réforme ne veulent pas non plus d'une interdisciplinarité imposée, dans un pays où la journée de classe au collège a toujours été découpée en tranches : une heure, une classe, une discipline. A la différence de nombre d'établissements à l'étranger.
Une formation insuffisante. Dans le public, deux syndicats minoritaires soutiennent le "nouveau collège", le SE-Unsa et le Sgen-CFDT. Ce dernier s'inquiète cependant du plan de formation des enseignants prévu par le ministère, qu'il juge insuffisant et tardif. Faute d'effort côté formation, le ministère "se donne presque les moyens de rater sa réforme", prévient Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen-CFDT.