Certains profs avaient appelé il y a quelques jours à boycotter la formation à la réforme du collège. Mercredi, c'est un syndicat favorable à la ladite réforme qui s'est inquiété de ces sessions de formation destinées aux enseignants. Le Sgen-CFDT estime que cette formation n'est "pas à la hauteur des attentes et des enjeux" et que le ministère de l'Education "ne se donne pas toutes les chances de réussir". Cette réforme prévoit plusieurs modifications majeures, dont le travail en équipes des professeurs, via notamment les enseignements pratiques disciplinaires.
Des plans de formation "embryonnaires". "Dans trop d'académies, les plans de formation sont encore embryonnaires, alors que nous sommes déjà arrivés à la première période des vacances", s'alarme le Sgen-CFDT, un des deux syndicats favorables à cette réforme controversée, dans une lettre adressée à la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Il critique "une conception verticale, voire hiérarchique, de la formation", qui cible "trop souvent les seuls enseignants et en fonction de leur discipline", alors que ces séances devraient s'adresser aux "équipes éducatives".
"Des couacs", selon un autre syndicat. L'autre syndicat favorable à cette réforme, le SE-Unsa, est plus nuancé. "Il y a eu des couacs dans la présentation de cette formation", a déclaré Claire Krepper, secrétaire générale de cette organisation. A Toulouse, des syndicats hostiles à la réforme avaient protesté contre un potentiel classement des professeurs par le rectorat en fonction de leur opinion sur la réforme, avant une première réunion relative à la formation. "C'était maladroit et ça aurait pu être évité si on avait dit qu'il s'agissait d'une offre pour les enseignants qui en avaient envie", a noté Claire Krepper.
Huit journée dans l'année, oui mais lesquelles ? Autre problème, selon elle, l'insistance à répéter que la formation ne se déroulera pas sur le temps de travail des élèves. "On doit trouver un juste milieu. En fait, dans plusieurs académies, les recteurs ont trouvé des ajustements locaux, comme par exemple l'organisation de formation lors des journées de prérentrée, de solidarité, ou en fin d'année scolaire". Le plan de formation pour la réforme s'étale sur huit journées pendant l'année.