Les négociations en cours sur la réforme du master, très attendue par tous les acteurs de l'enseignement supérieur, "vont dans le bon sens" et le calendrier esquissé par le ministère de l'Education pourrait être respecté, a avancé mardi la Fage, un des deux grands syndicats étudiants.
Un accord avant fin octobre. "Pour l'instant, on est dans les temps", avec un accord entre les différentes parties (universités, syndicats étudiants et enseignants) pouvant intervenir avant fin octobre, a déclaré Alexandre Leroy, le président sortant de l'organisation, lors de la conférence de rentrée. "Si le calendrier n'est pas tenu, cela signifie qu'il n'y aura pas de réforme et chacun prendra ses responsabilités." Najat Vallaud-Belkacem souhaite aboutir à un accord avant fin octobre, afin que cette réforme entre en vigueur à la rentrée 2017.
Des études pour tous mais une sélection à l'entrée des masters.Les universités veulent pouvoir sélectionner les étudiants à l'entrée du master, ce cycle de deux ans (M1 et M2) qui fait suite à la licence et qui a été créé en 2002 pour remplacer la maîtrise (bac+4) et les DEA ou DESS (bac+5). Les principales organisations étudiantes de leur côté militent pour un droit à la poursuite des études pour tous. Il s'agit donc de trouver un consensus entre ces deux positions. Et mettre fin au flou juridique actuel, car si elle est interdite, la sélection est bel et bien pratiquée entre les deux années de master, certains M2 très demandés ne disposant que de places limitées.
Les sélections se font soit au regard du dossier de l'étudiant, soit par tirage au sort. Face à la multiplication de recours en justice de la part d'étudiants refusés, le ministère a adopté au printemps 2016 un décret autorisant quelque 1.300 masters M2 à sélectionner leurs étudiants entre le M1 et le M2, une solution conçue pour être temporaire.
Un Admission Post-Bac pour les masters. La Fage prône un portail admission post-licence (APL), inspirée de la plateforme APB (admission post-bac), qui donnerait à tous un accès égal à l'information et une meilleure lisibilité de l'offre, a expliqué Jimmy Losfeld, qui succède cette semaine à Alexandre Leroy. Les étudiants en licence y inscriraient leurs voeux de master, par ordre de préférence. En cas de refus de leur premier voeu, un master "cohérent" avec leur formation et leur projet professionnel leur serait proposé sur l'académie ou leur COMUE (regroupement régional d'universités). Avec une aide financière si l'étudiant doit déménager à l'autre bout de sa région.