La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat à la SNCF, proposera jeudi soir à l'intersyndicale de déposer un "préavis de grève reconductible" pour s'opposer à l'éventualité d'une réforme du ferroviaire par ordonnances, une piste que le gouvernement n'écarte pas. Le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a indiqué jeudi sur BFMTV et RMC que le recours aux ordonnances était une "possibilité" pour réformer la SNCF, jugeant qu'"il faut aller vite" sur ce dossier.
"Une provocation inutile". La fédération CFDT des cheminots "a pris connaissance des menaces du gouvernement visant à réformer le ferroviaire par voie d'ordonnance(s)", écrit-elle dans un communiqué, parlant d'une "provocation inutile au moment même où le devenir du système ferroviaire est interrogé". "En recourant à cette méthode, c'est l'avenir du système ferroviaire, du personnel, de la sécurité, de la qualité du service public rendu aux usagers et notamment la desserte des territoires qui seraient ainsi soustraits à un indispensable débat", ajoute-elle.
Elle dit refuser que "le débat, la concertation et la négociation soient confisqués aux cheminots, aux citoyens et aux parlementaires" et affirme que "cette attaque sans précédent nécessite une réaction immédiate". En conséquence, la CFDT "proposera lors de l'interfédérale du 22 février 2018, à toutes les organisations syndicales présentes, le dépôt d'un préavis de grève reconductible".
Une rencontre à 17h. La rencontre est prévue jeudi à 17h à Paris. Les syndicats de cheminots sont sur le qui-vive depuis la présentation, la semaine dernière, du rapport de Jean-Cyril Spinetta qui lance une quarantaine de pistes de réformes pour la SNCF, dont la transformation en société anonyme et la fin du statut des cheminots à l'embauche. Matignon fera connaître lundi la méthode et le calendrier de la réforme.