Réfugiés climatiques : "Le nouveau rapport du Giec est plus alarmant que les précédents"

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Clémence Olivier , modifié à

Pour Alice Baillat, chercheuse à l’Iris, l'institut de relations internationales et stratégiques, invitée jeudi soir sur Europe 1, le nouveau rapport du Giec confirme une tendance qui se dessinait depuis plusieurs années : le nombre de réfugiés climatiques sera à terme "considérable". 

"C'est une tendance qui se dessine depuis plusieurs années, il faut s'y préparer". Jeudi, dans Le grand journal du soir, sur Europe 1, Alice Baillat, chercheuse à l’Iris, l'institut de relations internationales et stratégiques, a commenté le dernier rapport du Giec, groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, dévoilé mercredi. 

Selon ce quatrième rapport spécial de l'ONU publié en moins d'un an, qui compile les données scientifiques existantes et est vu comme une référence, la hausse du niveau des océans pourrait à terme entraîner le déclin des réserves de poissons, la multiplication des cyclones et le déplacement de 280 millions de personnes dans le monde. Et ce dans l'hypothèse optimiste où le réchauffement climatique serait limité à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

"Les zones côtières sont les plus peuplées de la planète"

"C'est un rapport qui est plus alarmant que les précédents rapports de l'ONU", pointe la spécialiste. "Les populations qui vont être affectées par cette hausse du niveau marin vont être énormes. L'élévation du niveau de la mer qui devrait s'amplifier devrait concerner un nombre considérable de personnes dans le monde car les zones côtières sont les zones les plus peuplées de la planète, ce sont aussi les zones les plus urbanisées", décrypte Alice Baillat. 

Selon le rapport, les hausses des niveaux de la mer au 22ème siècle "pourraient dépasser plusieurs centimètres par an", soit environ cent fois plus qu'aujourd'hui. Si l'augmentation des températures est de 2°C en 2100, ce sera le début d'une "course en avant" dans la montée des mers.