Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mardi la renationalisation de la gestion du RSA en Seine-Saint-Denis à partir de 2022 pour soulager financièrement le département. Sur Europe 1, le président socialiste Stéphane Troussel salue le dispositif acté pour une durée de cinq ans, qui doit permettre de renforcer l'insertion des allocataires.
Une aide bienvenue pour la Seine-Saint-Denis. Le Premier ministre Jean Castex a acté mardi la renationalisation de la gestion du revenu de solidarité active (RSA) dans le département à partir de 2022, dans le cadre d'une expérimentation de cinq ans. Cette décision va ôter une partie du fardeau financier de la Seine-Saint-Denis en contrepartie d'un renforcement des politiques d'insertion. Sur Europe 1, le président socialiste du département Stéphane Troussel souligne l'urgence de cette expérimentation car "le transfert depuis 2004 du RMI, puis du RSA aux départements, a asphyxié financièrement les territoires les plus fragiles".
La Seine-Saint-Denis est frappée par un taux de pauvreté deux fois supérieur à la moyenne nationale (28% contre 14%). Dans le détail, le dispositif permettra de soulager le département de l'augmentation continue du nombre de bénéficiaires du RSA depuis plus de 15 ans, accrue en raison de la crise sanitaire. Fin 2020, la charge représentait 551 millions d'euros pour le département pour 101.000 bénéficiaires, contre 220 millions d'euros en 2004.
"Permettre aux allocataires de remettre le pied à l'étrier"
"Faire reposer le financement d'une dépense de solidarité nationale sur le budget d'une collectivité locale, c'est injuste et inégalitaire", affirme le président PS de la Seine-Saint-Denis. Ce budget "a empêché le département de développer des politiques d'insertion, d'accompagnement, de prise en charge des allocataires pour leur permettre de remettre le pied à l'étrier", poursuit-il sur Europe 1.
Stéphane Troussel veut capitaliser sur cette aide de l'État pour "financer les autres politiques publiques, pour investir dans un département qui se développe, qui a besoin de construire un collège supplémentaire à chaque rentrée scolaire", affirmant que sa collectivité "recourait de plus en plus à l'endettement".
Une aide "indispensable"
Mais pour le président socialiste, il n'a jamais été question de remettre en cause cette aide, bien au contraire. "Elle est indispensable pour ceux qui n'ont plus rien ou pas grand-chose. Personnellement, je défends l'idée que ce RSA soit étendu, automatique, inconditionnel", appuie Stéphane Troussel, "notamment en faveur des jeunes de 18 à 25 ans", ajoute-t-il.
Si la Seine-Saint-Denis fait office de pionnière dans l'Hexagone pour cette expérimentation déjà en cours à Mayotte, en Guyane et à La Réunion, d'autres départements pourraient suivre après avoir manifesté leur intérêt, comme l'Aisne, la Somme, la Creuse, la Corrèze, la Gironde ou les Landes.