Les collégiens et les lycéens font leur rentrée ce lundi 3 mai, pour une large partie d'entre eux avec un système de demi-jauge. Mais après une années scolaire marquée par les restrictions sanitaires et deux confinements, les enseignants redoutent de ne pas arriver au bout des programmes.
Les collégiens font leur retour en classe lundi 3 mai. Seuls les élèves de 4e et 3e dans 15 départements - les plus touchés pour l’épidémie de Covid-19 - reprennent les cours en demi-jauge. Il s’agit du Nord, de l'Aisne, de l'Oise, des Yvelines, de la Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, du Val d'Oise, du Val-de-Marne, de l'Essonne, de Paris, de la Sarthe, de la Loire, du Rhône et des Bouches-du-Rhône. Pour les lycéens, la rentrée se fera bien en demi-jauge dans tout l’Hexagone, également ce lundi. Autant de contraintes imposées par l'épidémie de Covid-19 qui vont peser sur les enseignants, qui n’ont plus que quelques semaines pour boucler les programmes.
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Aucune consigne particulière du ministère de l’Education nationale n’a été donnée aux professeurs à l’approche de la rentrée, certainement parce que les situations et les objectifs de cette fin d'année sont très différents selon les niveaux. Au collège, la majeure partie de l'année s'est déroulée en présentiel, donc quasi-normalement.
Parvenir à aller au bout des programmes
Au lycée, en revanche, la situation s’annonce plus compliquée. Certains élèves subissent un enseignement à distance ou en demi-groupe depuis novembre. "On va devoir rattraper ce qui n’a pas été fait en distanciel. Il faut finir les programmes avec un mois de mai qui est un vrai gruyère avec les jours fériés. On va devoir finir à la va-vite", estime auprès d’Europe 1 Olivier, professeur de SVT à Strasbourg.
"On voit des élèves de seconde qui n'ont même pas encore compris comment fonctionne le lycée", confie un autre professeur. L’objectif des quelques semaines restantes sera au moins d’inculquer à ces jeunes la pédagogie du lycée. Ensuite, pour les premières, il faut consolider les acquis, et remettre tous les élèves dans une dynamique de travail.
Un déploiement des autotests au détriment des heures de cours ?
Certains professeurs s’interrogent sur le temps qui sera grignoté aux enseignements par la campagne d’autotests déployée dans les lycées, ce lundi à destination des enseignants et dès la semaine suivante pour les élèves. "Quel est le but ? Reprendre l'enseignement en présentiel, pour que les élèves progressent dans les apprentissages et préparent des examens terminaux qui sont maintenus, ou bien va-t-on prioriser le fait de pouvoir tester les lycéens ? Ce sont deux objectifs légitimes, mais réaliser les deux en même temps, sans personnel supplémentaire, c'est très compliqué", pointe auprès d’Europe 1 Catherine Nave-Bekhti, enseignante de sciences économiques et sociales et secrétaire générale du Sgen-CFDT.
Concernant les terminales, il y a un objectif principal : le nouveau grand oral du baccalauréat à la fin de l'année. Même si un futur juré concède : "On ne cherchera pas à les piéger, on a conscience qu'ils subissent des conditions d'enseignement très particulières depuis plus d'un an".
En 2022, des programmes allégés pour accorder du temps au rattrapage
Dans la mesure où cette fin d'année ne permettra pas de rattraper tous les retards accumulés, les syndicats d'enseignants demandent que les programmes soient revus, et allégés pour l'an prochain, afin d'intégrer le fait que l'enseignement a été chamboulé depuis plus d'un an. Ce que le ministère de l’Education nationale a accepté.
Des groupes de travail vont donc se mettre en place pour réfléchir, dans chaque discipline, aux éléments qui peuvent être soustraits des programmes. L’objectif étant de laisser un peu plus de temps au rattrapage de ce qui n'a pas pu être enseigné pendant la crise du Covid-19. En parallèle, le programme de révision du Bac 2022 devrait lui aussi être allégé.