"J'ai été licenciée parce que j'ai parlé." Hella Kherief, une aide-soignante en Ehpad, avait témoigné face caméra à visage découvert sur France 2 dans Envoyé spécial en septembre dernier. Elle y dénonçait notamment les conditions indignes dans lesquelles elle exerçait auprès des personnes âgées.
"Jetée comme une malpropre au lendemain de l'émission." Dès le lendemain de la diffusion du reportage, elle a été remerciée par son employeur qui a pris peur, alors qu'elle venait de signer un contrat dans un établissement privé. Cette dernière raconte avoir été "jetée comme une malpropre au lendemain de l'émission". "Je reçois un coup de fil de mon cadre supérieur qui me demande un entretien. Je le vois dans le bureau et il me dit : 'On met fin à la période d'essai'", poursuit-elle au micro d'Europe 1.
Elle lui demande alors si cela a un "lien avec l'émission d'Envoyé spécial" : "Là, il hausse les épaules. Il me regarde et me dit : 'Je suis désolé, ce n'est pas moi qui ai pris la décision, c'est le directeur. Rentrez chez vous.'"
"Je suis lanceuse d'alerte." Si elle dit se sentir "un peu blacklistée, rejetée" dans un métier qu'elle a choisi "par vocation", elle continue tout de même de tirer la sonnette d'alarme : "Aujourd'hui, je suis lanceuse d'alerte. On court vers la catastrophe."
"Les aides-soignantes se démènent jour et nuit pour le bien-être de nos résidents en Ehpad. On souffre aujourd'hui. On a des résidents qu'on retrouve au sol et qu'on découvre seulement quatre heures après avoir commencé à travailler. Je rentre chez moi, je pleure parce que j'ai l'impression d'avoir mal fait les choses", confie Hella Kherief.