Lors de la présentation de la phase 2 du déconfinement jeudi, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la réouverture, à compter du 2 juin, des cafés, bars et restaurants des départements "verts". Les établissements en "zone orange", ne pourront quant à eux rouvrir que leurs terrasses à partir du 2 juin. Une annonce attendue après deux mois et demi de fermeture forcée pour cause de coronavirus. "C'est un grand soulagement pour l'ensemble de la profession. Le secteur va enfin pouvoir sortir la tête de l'eau", a commenté Roland Héguy, le président de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie (UMIH) sur Europe 1 vendredi.
"Nous sommes prêts"
Ces réouvertures sont accompagnées d'un protocole sanitaire strict. Dans ces établissements, le port du masque sera obligatoire pour le personnel, et pour les clients lorsqu'ils se déplacent dans l'établissement. De plus, chaque groupe de convives devra être séparé d'un mètre et les groupes seront limités à 10 personnes maximum. Soit une toute nouvelle organisation à mettre en place.
"On a travaillé en co-construction avec le gouvernement et les organisations patronales pour mettre ce protocole santé en place", explique Roland Héguy. "Il y avait de la formation à faire avec nos salariés. C'est ce que nous avons fait", ajoute-t-il. Et d'assurer : "Nous sommes prêts. Nous sommes très heureux de pouvoir accueillir nos clients le plus rapidement possible dans les meilleures conditions."
"Beaucoup de restaurants vont doubler les plages d'horaires"
S'il ne nie pas que les clients auront besoin d'un petit temps d'adaptation, il se dit confiant quant à leur venue. "Très rapidement, le client va être rassuré", prédit Roland Héguy. D'autant plus que le milieu de la restauration et de l'hôtellerie est habitué aux contrôles d'hygiène.
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Mais un tel protocole sanitaire va revenir cher aux professionnels du secteur. Il ne sera pas forcément rentable pour eux de rouvrir leur restaurant ou leur café dans ces conditions. "Si un restaurant a la capacité de recevoir 50/60 clients ne peut plus recevoir que 15 ou 20 clients, la question va se poser", concède le président de l'UMIH. Il estime que le secteur devra faire preuve "d'ingéniosité". Par exemple, "beaucoup de restaurants vont doubler les plages d'horaires et vont travailler de midi à minuit", explique-t-il.
En Ile-de-France, "très peu d'établissements vont ouvrir" le 2 juin
Quant aux établissements des zones oranges (Mayotte, Guyane et Ile-de-France) qui ne pourront rouvrir que leurs terrasses, leur réouverture en masse dès le 2 juin n'est pas garantie selon Roland Héguy. "Sur les 20.000 établissements d'Ile-de-France, un tiers ont des terrasses", rappelle-t-il. "La notion de rentabilité va entrer en jeu."
"Il me semble que cet été, il y aura très peu d'établissements qui vont ouvrir", estime celui qui est souvent en contact avec ces chefs d'entreprise. "Ils me disent qu'il n'est pas possible d'ouvrir dans ces conditions là. Ils vont attendre jusqu'au 22 juin et voir", ajoute-t-il. Car pour redémarrer leur activité, le secteur de la restauration doit "limiter la casse économique et aussi la classe sociale". "La terrasse ne répondra pas à tout ça", estime Roland Héguy.