>> Toute la semaine, les reporters d'Europe 1 posent leurs valises à Mourenx, une commune de 7.000 habitants située dans les Pyrénées-Atlantiques. Le but ? Vous donner la parole et entendre vos problématiques quotidiennes. Retrouvez nos reporters en direct de Mourenx tous les jours à 7h12, dans les journaux de la matinale ainsi que ceux de Raphaëlle Duchemin et Pierre de Vilno entre 12h et 14h et de Matthieu Belliard de 17h et 20h.
À Mourenx, en 2015, la faillite du plus grand magasin du centre-ville, "Défi Mode”, une enseigne de vêtement du groupe Vivarte, a entraîné dans sa chute une dizaine de petits commerces. Depuis, la mairie lutte bec et ongles pour faire rouvrir des boutiques en centre-ville. Et ça marche. Mais elle doit se débrouiller seule, sans aucune aide venant de plus haut.
>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
Des loyers adaptés. Pour stopper l'hémorragie, la municipalité a décidé de racheter plusieurs locaux, et de faire un signer un "bail précaire", c'est-à-dire à très faible loyer, à ceux qui voulaient se lancer. "AMB resto", un établissement tenu par un couple, a pu ainsi investir il y a deux mois le local vide d'une ancienne boucherie, fermée faute de repreneur. Les locataires payent 350 euros de loyer par mois, soit 50% de moins que les prix du marché. "Les gens qui habitent des petites villes comme la nôtre ont envie que leur ville soit vivante, que les commerces soient ouverts. Mais on a l'impression que les pouvoirs au-dessus font tout pour que les gens viennent ici dormir mais aillent consommer ailleurs", explique Céline, la co-gérante.
"On a besoin d'une aide au niveau de l'Etat". Car ces aides de la mairie ne sont valables qu'un an et renouvelable sous conditions. D'où l'appel de l'adjointe au commerce, Sylvie Mousquès, qui ne veut pas voir fermer la nouvelle cordonnerie, ou le magasin d'informatique. "Il y a de l'aide au niveau des mairies mais on a besoin d'une aide au niveau de l'Etat", martèle-t-elle. "Il est temps de faire quelque chose parce qu'aujourd'hui, il est très difficile de vivre de son commerce. Il faut que le conjoint soit salarié", explique-t-elle.
Fini donc le couple qui tenait la boucherie ou la boulangerie du village par exemple. "On ne peut plus vivre de ça", déplore encore l'élue. Pour faire vivre correctement le foyer, l'un des deux doit travailler hors de Mourenx, prendre la voiture... et accessoirement faire le plein.