REPORTAGE - À Mourenx, "on attend qu'Emmanuel Macron soit plus près de nous"

© Théo Maneval / Europe 1
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Théo Maneval, édité par Grégoire Duhourcau

EN DIRECT DE MOURENX, JOUR 2 - Les clients du Café de l'Étape à Mourenx attendent les annonces d'Emmanuel Macron mardi, mais estiment qu'il y a "peu de chances que ça change quoi que ce soit".

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Au Café de l'Étape à Mourenx, les annonces d'Emmanuel Macron mardi sont très attendues. Un grand écran vidéo, en face du comptoir, est branché sur les chaînes d'information. Pour de nombreux employés des usines alentour, dans le domaine de la chimie, c'est l'heure du café. Certains suivront ce discours d'assez loin. "Peu de chances que ça change quoi que ce soit rapidement pour nous !", dit Hervé.

"Ici, il n'y a rien donc il nous faut une voiture." "Quand il a été élu, déjà, je n'attendais rien de lui. Ça ne va pas me changer beaucoup la vie. Maintenant, il y a des gens qui ont misé sur lui. Ils ont mis 18 mois pour ouvrir les yeux", lâche Hervé au micro d'Europe 1, en désignant l'un de ses collègues, Xavier, qui abonde : "Oui, on est déçus. On attend autre chose. On attend qu'il soit plus près de nous, qu'il fasse marche arrière sur l'augmentation des taxes au niveau de l'essence, ça c'est clair. Ce n'est pas normal de taxer les gens qui ont besoin de la voiture tous les jours pour aller travailler. Ici, il n'y a pas de bus, il n'y a pas de transports, il n'y a rien donc il nous faut une voiture."

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Le sujet, ce n'est pas tellement qu'on ait des taxes sur l'essence. Le sujet, c'est qu'on ait des salaires qui nous permettent de faire nous-mêmes nos propres choix et en particulier des choix écologiques en toute conscience

Lundi, la ministre des Transports Elisabeth Borne a justement annoncé des aides à venir pour les transports en commun. Elle promet notamment 400 euros par an pour les salariés qui vont au travail en covoiturage, un programme pour refaire des réseaux de transports en commun, ce qui serait important. Xavier, par exemple, fait soixante kilomètres tous les jours avec sa voiture pour venir au travail. Cela lui coûte 65 euros de plein par semaine. Sauf qu'il n'y a rien de précis sur des projets par région, dans ces annonces. Donc à Mourenx, on se dit que ce n'est pas pour demain.

"La mobilisation se trompe de sujet." Et puis le covoiturage ou les bus, à heure fixe le matin, ici à Mourenx, ce n'est pas réaliste aux yeux de Xavier : "En campagne, je ne vois pas comment ça peut être mis en place. Chacun a des horaires différents." Un autre client du Café de l'Étape estime pour sa part "que la mobilisation se trompe de sujet" : "Le sujet, ce n'est pas tellement qu'on ait des taxes sur l'essence. Le sujet, c'est qu'on ait des salaires qui nous permettent de faire nous-mêmes nos propres choix et en particulier des choix écologiques en toute conscience."

En résumé, à Mourenx, "on n'est pas contre la transition écologique", mais "on ne peut pas la faire comme ça". Le débat reste posé, loin d'être vindicatif. En revanche, pas sûr qu'une hausse du smic soit au programme des annonces d'Emmanuel Macron, mardi.