Avec des slogans tels que "trop de sauce marron, repas pas bon" ou "même les pâtes au beurre, c'est bien meilleur", une classe de CM2 est partie en guerre contre sa cantine, à Vanves. Et la mairie a réagi.
La ville de Vanves a connu une grève pour le moins originale, sans préavis. Il y a une dizaine de jours, toute une classe de CM2 a décidé de passer à l'action et d'organiser une manifestation dans le jardin public qui jouxte leur école. Le motif de leur courroux ? La qualité de la nourriture servie à la cantine !
Et comme dans toute manifestation, il y a une tête de cortège, où l'on retrouve Lily, 10 ans. "J'étais à l'école et j'ai dit : 'Il faut quand même que l'on fasse quelque chose parce que ce n'est plus possible ce qu'on mange'. Eloïse m'a dit : 'T'as trop raison, il faut qu'on fasse vraiment un truc !'", résume la jeune fille au micro d'Europe 1. "On a commencé à faire des affiches, des tracts", raconte-t-elle, avec des slogans percutants : "trop de sauce marron, repas pas bon", "même les pâtes au beurre, c'est bien meilleur". "On en avait un autre aussi : 'Mon estomac n'est pas une poubelle, on en a marre des trucs industriels'", commente une autre élève de l'école.
"Je n'aime pas trop l'omelette, ça ressemble un peu à du caoutchouc qu'on peut manger", précise Lily. "C'est surtout le poisson qui n'est pas bon", complète sa camarade Eloïse. "Il y a beaucoup de sauce. La sauce ce n'est pas bon, le poisson il est sec et ça patauge un peu dans l'eau". "Quand on voit la viande en cubes, on n'a pas envie d'y toucher", poursuit-elle avant de détailler leurs revendications : "Nous, ce qu'on aimerait, c'est qu'il y ait moins d'eau dans les assiettes et surtout, souvent, dans la viande, il n'y a presque que du gras".
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Lily déplore particulièrement la différence entre le menu, alléchant, et le résultat dans l'assiette. "Je l'ai dit à l'adjointe du maire que ça donnait vraiment envie, mais que ce n'était pas mangeable en fait." Pour Eloïse, "c'est aussi le visuel" qui pose problème.
Alerté, le maire, Bernard Gauducheau s'est engagé à apporter quelques améliorations malgré les contraintes budgétaires - la mairie paye 9 euros par repas, soit 71% de son budget éducation. "Nous avons pris l'affaire au sérieux et nous sommes allés à leur rencontre. Toutes les remarques sont intéressantes et il y a des pistes d'amélioration sur l'accompagnement d'un certain nombre de plats, notamment des sauces qui peuvent peut-être être travaillées un peu différemment pour avoir davantage de goût et être davantage appréciées des enfants", reconnaît-il.
"C'était une grande expérience, presque impossible mais on l'a fait quand même. On peut se dire que du coup, rien n'est impossible", conclut Eloïse.