Avec la neige et le froid, les personnes en état de précarité énergétique, qui témoigne de la difficulté à assumer les dépenses liées au chauffage sont en première ligne. Une étude de l'Insee révèle que la région Grand Est est particulièrement concernée avec un ménage sur quatre touché, contre un sur sept dans le reste de la France. Dans les Ardennes, ce ratio atteint un foyer sur trois dans de nombreuses communes, comme le montre le graphique ci-dessous, où Europe 1 a isolé le département.
"Je n'ai que 1.000 euros de retraite". Habitante de Messincourt, près la frontière belge, Chantal fait partie de ces personnes touchées. Cette septuagénaire a étendu un rideau devant la porte qui sépare la salle à manger de son salon, seule solution trouvée pour garder la chaleur dans la pièce à vivre. "J'avais le chauffage central, mais je ne l'ai plus", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "J'ai perdu mon mari il y a huit ans et je n'ai pas les moyens, je n'ai que 1.000 euros de retraite. J'ai des radiateurs en haut, qui chauffe à l'électricité, mais ça coûte."
Des maisons sans double-vitrage. À Messincourt, la plupart des ménages dépense plus de 1.650 euros par an pour se loger, soit 30% de plus que dans le reste de la France. Parce que les maisons y sont plus grandes, d'abord. Ensuite, "ce sont des maisons qui peuvent dater d'avant-guerre ou d'après-guerre, quand on ne prévoyait pas beaucoup de normes au niveau énergétique", explique Michel Sabatier, le maire de Messincourt. "Beaucoup de maisons n'ont pas de double-vitrage ou d'isolation de toiture et il y a donc une déperdition importante dans toutes ces maisons."
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Aides méconnues. Il existe pourtant des aides de l'État, comme l'isolation à un euro pour les plus bas revenus ou le prochain remplacement de pompe à chaleur pour un euro également, à destination des ménages modestes. Des aides très méconnues, qui demande des démarches souvent longues et complexes. Elles permettraient pourtant à Chantal de combler les fissures qui lézardent ses murs.