Pour lutter contre la pauvreté, Emmanuel Macron entend miser sur les petits-déjeuner. Son plan présenté jeudi prévoit notamment de créer un fonds pour financer des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires ou des tarifs sociaux dans les cantines. Cette initiative démarrera prochainement à Pont-Sainte-Maxence, dans l'Oise, par exemple, pour 200 enfants de deux écoles primaires publiques. Notre reporter s'est rendue sur place.
C'est parce que le maire, Arnaud Dumontier, écoutait, effaré, ce que lui racontaient les instituteurs des écoles de la ville, qu'il a voulu lancer l'expérimentation. "Les enfants arrivaient à l'école soit en ayant mangé un paquet de chips et un Red bull, soit le ventre vide", explique-t-il.
"A l'école, j'ai faim". C'est le cas de Renedi, élève de CE2, rencontré mercredi par notre reporter dans la cour de l'école primaire Jean Rostand. "Parfois je mange des Kellogg's, mais pas tout le temps. Il faut que mes parents achètent du lait car il n'y en a pas assez à la maison", confie le jeune garçon. Même chose pour sa copine Ghislaine : "Je ne mange pas tous les jours car mon père oublie d'acheter le pain et à chaque fois, à l'école, j'ai faim".
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Un manque d'énergie en classe. De manière générale, les enfants expliquent que leurs parents n'ont pas eu le temps de faire les courses ou encore qu'ils sont en retard le matin. Leurs professeurs les voient alors régulièrement s'endormir en classe ou perdre le fil du cours car ils manquent d'énergie. Alors certains se rattrapent à la cantine, comme Aaron, 9 ans, qui avoue manger deux assiettes chaque midi.
Une expérimentation de trois mois. A partir du 1er octobre, ces enfants pourront aller en classe le ventre plein, au moins deux jours par semaine, après avoir mangé pain, beurre, confiture, brique de lait et de jus de fruits, assure le maire. Cette une expérimentation de trois mois, qui coûte 3.000 euros à la commune de Pont-Sainte-Maxence, doit permettre d'enclencher le réflexe du petit-déjeuner.