Le conflit aurait pu sinon se terminer, du moins s'apaiser. Ce n'est pas le cas. Les 120 salariés de GM&S gardés par le repreneur, sur un total de 277, très déçus par le plan de reprise, avaient d'ailleurs continué à bloquer l'entreprise de La Souterraine, en Creuse, après la décision de justice. Le nouveau PDG, Alain Martineau, avait alors averti qu'il souhaitait une reprise du travail rapide et avait menacé de saisir la justice. L'activité avait finalement repris lundi. Mais mercredi, réunis à la mairie de La Souterraine, les collaborateurs de GM&S ont à nouveau exprimé colère et doute, comme le souligne le Populaire. A l'origine de ce nouveau sursaut d'énervement ? Une lettre d'avertissement envoyée par le repreneur à tous les salariés non licenciés.
Une lettre généralisée pour un retard. L'ensemble des salariés qui ont conservé un poste ont reçu sans exception un courrier par recommandé, une lettre faisant figure de premier avertissement, à cause d'un retard à une réunion. Le quotidien régional en livre quelques lignes : "Votre retard significatif à cette réunion était tout simplement inacceptable et constituait un manque total de respect à mon égard. C’est pourquoi, je vous notifie par la présente une observation écrite qui sera consignée dans votre dossier personnel." Cette missive signée de la main du directeur général ne passe pas auprès des salariés, déjà très remontés.
Appel aux élus. L'un des responsables syndicaux de l'entreprise, Yann Augras s'explique : "Voilà comment ils attaquent la reprise. Le jour de la réunion, on ne savait même pas encore qui était repris ! Ce qu’ils veulent, c’est que les salariés montent en puissance, qu’ils bloquent l’usine comme ça après, ils disent à l’État, aux constructeurs : 'Regardez ! Vous voyez bien que l’activité ne peut pas reprendre avec des citoyens comme ça'". Le syndicaliste souligne par ailleurs que cette lettre a également été adressée, sans discernement, aux travailleurs qui étaient en congé ou en arrêt maladie. Dans ce climat de malaise, les salariés de GM&S en appellent désormais aux élus locaux pour leur venir en aide.