"Amers" mais présents. Les conducteurs du RER D qui avaient cessé le travail depuis vendredi à la suite de l'agression d'un collègue ont décidé lundi de reprendre le travail, a indiqué le syndicat SUD. Face à une direction "inflexible" et la dislocation dimanche du front syndical, les agents "ont décidé la reprise à une large majorité", rapporte Fabien Villedieu (SUD-rail). "Les conducteurs sont amers, aigris" car "ils sont comme punis en étant mis en absences irrégulières, c'est une façon de ne pas reconnaître les situations délicates qu'ils ont tous les jours à gérer sur le terrain", a-t-il estimé.
"Droit de retrait".Après l'agression d'un conducteur à Corbeil, dans l'Essonne, mercredi, une grande partie des conducteurs des lignes D et R (son prolongement) avaient fait valoir vendredi leur "droit de retrait", encouragés par la CGT, Sud-rail et l'Unsa. Mais la SNCF a refusé de le reconnaître, estimant qu'il n'y avait pas "danger grave et imminent" pour leur vie et leur santé.
SUD-rail, comme la CGT, entend déposer des recours aux Prud'hommes pour contester le décompte des arrêts de travail en "absences irrégulières" et "faire respecter le droit de retrait". "On va monter des dossiers, il pourrait y en avoir 200 à 300", prévient Fabien Villedieu.
Retour à la normale mardi. "Il y aura encore des perturbations dans l'après-midi, le retour à la normale prendra un peu de temps", a souligné un porte-parole de la SNCF. Les usagers du RER D, utilisé quotidiennement par 550.000 personnes, devront notamment attendre mardi pour retrouver une interconnexion entre Châtelet et Gare de Lyon.
4 mois de prison avec sursis. Les deux auteurs de l'agression contre le conducteur ont été condamnés vendredi à Evry à 4 mois de prison avec sursis.