Au lendemain d'une énième panne qui a encore paralysé le trafic des RER B et D, impactant des centaines de milliers de voyageurs, les patrons de la RATP et de la SNCF vont être auditionnés par Île-de-France Mobilité - anciennement appelée le STIF -, l'autorité qui gère les transports pour la région.
"Les infrastructures lâchent". Depuis plusieurs mois, les problèmes semblent se multiplier sur le réseau de transports. Il y a deux semaines, un incroyable loupé lors de travaux a paralysé le RER A, emprunté chaque jour par plus d'un million de voyageurs, pendant près de quatre jours. La ponctualité des trains a par ailleurs reculé ces dernières années. Pour preuve, aucune des lignes RER ne tient ses objectifs fixés par la région. 15% des trains sont en retard sur le RER A, et 13% sur le RER B, en forte hausse depuis deux ans. Selon Fabien Dumas, délégué Sud à la SNCF, conducteur du RER B, cela s'explique surtout par la vétusté du réseau. "Il y a eu un manque d'investissement. Les rails, les aiguilles et les trains datent des années 1980. Les infrastructures lâchent", fustige-t-il au micro d'Europe 1. Il dénonce également le fait que ne pas "disposer de toute la puissance électrique nécessaire pour faire rouler les trains. Résultat : le trafic est ralenti".
"Le moindre grain de sable vient gripper la mécanique". "Le premier train part à 4h53, le dernier arrive à plus d'1 heure du matin. Ça laisse peu de place aux travaux", explique aussi Fabien Dumas. Pourtant, on ne peut pas dire que la SNCF et la RATP n'ont rien fait : des kilomètres de voies ont été changés, et tous les trains de la ligne A, la plus empruntée d'Europe, ont été remplacés. Mais pour Alain Beslin, délégué Force Ouvrière, le nombre de voyageurs, qui n'a cessé d'augmenter, a poussé le système au-delà de ses limites. "On a rapproché les trains au maximum de ce que l'autorité ferroviaire nous autorisait. Aujourd'hui, on est arrivé à un tel point que le moindre grain de sable vient gripper toute cette mécanique. On ne voit pas comment on peut s'en sortir."
Parallèlement, le nombre de colis suspects signalés a considérablement augmenté (+60% l'an passé). À chaque fois, le trafic est paralysé.