Les manifestations pour protester contre la mort du ressortissant chinois Shaoyao Liu, dimanche soir, lors d'une intervention de police, à Paris, prennent une nouvelle dimension. D'après un document de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), différents acteurs liés à des réseaux mafieux seraient en effet à l'oeuvre parmi les manifestants, rapporte Le Parisien vendredi.
Des mafieux parmi les manifestants. D'après la note de la DGSI transmise mercredi aux plus hautes autorités de l'État, des réseaux mafieux chinois auraient infiltré les rassemblements. Des individus, connus défavorablement des services de police, auraient été identifiés sur le terrain. Parmi eux se trouverait un "gros poisson" d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, connu dans des affaires de jeux clandestins et de proxénétisme.
En provoquant des violences, malgré les appels au calme de la famille de la victime, ces réseaux mafieux tenteraient de reconquérir "le marché de la sécurité" au sein de la communauté chinoise du 19ème arrondissement de Paris.
Pékin débordé ? Pékin verrait cette influence mafieuse d'un mauvais oeil. Un proche du Parti communiste chinois et un agent secret avaient pourtant pris la tête du mouvement, toujours d'après le document confidentiel. Mais de jeunes révoltés se seraient émancipés de cette main-mise discrète de la Chine sur ce mouvement de protestation. Car si Pékin possède de bons relais dans la communauté chinoise du 13ème arrondissement, il n'en est pas de même pour ses ressortissants installés dans le 19ème ou à Aubervilliers. Ce serait là l'une des raisons officieuses pour lesquelles la Chine est rapidement montée au créneau en demandant à la France de faire toute la lumière sur l'affaire de la mort de Shaoyao Liu.
L'indignation surjouée ? Jeudi soir, plus de 200 personnes se sont de nouveau rassemblées place de la République à Paris pour débattre des violences policières. Un sujet semble-t-il bien loin des préoccupations de Pékin qui surjouerait l'indignation pour fédérer les communautés chinoises qui lui échappent et ainsi éviter de laisser le champ libre aux récupérations multiples, analyse la DGSI.