Des fabricants de lunettes, "très inquiets" de l'avancée des négociations sur le "reste à charge zéro", ont dénoncé mercredi une réforme "cosmétique" et "strictement budgétaire" qui selon eux "prend en otage la santé visuelle des Français".
"Certaines avancées de bon sens". Promis par Emmanuel Macron, le "reste à charge zéro" doit faciliter le recours à des soins mal remboursés, grâce à la mise en place de "paniers de soins" pris en charge à 100%. Des négociations sont en cours dans trois secteurs : l'optique, les prothèses dentaires et auditives. Après une nouvelle réunion avec la Direction de la sécurité sociale (DSS), le Groupement des industriels et fabricants de l'optique (Gifo), syndicat professionnel du secteur, se "félicite" dans un communiqué "de certaines avancées de bon sens" mais reste "très inquiet".
Une réforme "strictement budgétaire". "La réforme proposée par le ministère relève de la cosmétique et prend en otage la santé visuelle des Français", qui est "utilisée comme variable d'ajustement pour mener une réforme strictement budgétaire", s'indigne-t-il. Le Gifo reconnaît bien "des 'avancées' cosmétiques par rapport au projet initial : le remboursement des lunettes tous les deux ans" et non pas tous les trois ans comme initialement proposé par la DSS, ou une distinction établie entre le panier "reste à charge zéro" et le "panier libre".
Des "incohérences" dénoncées. Mais la négociation "néglige la santé visuelle des Français", écrit-il, pointant des "incohérences", notamment "des critères de changement de la vue particulièrement drastiques" pour pouvoir changer de lunettes rapidement, "l'obligation pour les enfants nécessitant une forte correction de choisir entre un équipement incassable (avec reste à charge) et un équipement sans reste à charge (mais fragile)", ou "l'impossibilité pour les simples presbytes d'avoir des verres progressifs".