Des restes humains retrouvés le 25 janvier à Saint-Benoît-de-Carmaux, dans le Tarn, sont ceux de Roger Memoli, un homme condamné dans l'affaire dite de "la guerre des cliniques de Marseille", a appris l'AFP samedi de source judiciaire. L'identification de Roger Memoli, disparu depuis juillet 2016, a été réalisée sur de l'ADN prélevé par le Laboratoire de la police scientifique de Toulouse dans les os des jambes et du bras retrouvés dans un bidon d'acide, a-t-on précisé de même source, confirmant une information du quotidien La Dépêche du midi. Les restes de Roger Memoli ont été découverts au domicile d'Yves Costamagno, à la suite du décès de mort naturelle de celui-ci.
Condamné pour un double meurtre. Yves Costamagno, dit "Le Marseillais", âgé de 69 ans, avait passé 23 ans en prison pour "des faits d'assassinat", selon une source proche du dossier. Les deux hommes s'étaient croisés à la centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, et Roger Memoli, à sa sortie de détention en 2015, s'était installé à 20 km d'Yves Costamagno, selon La Dépêche du Midi. Roger Memoli avait été condamné en 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 18 ans de sûreté pour avoir été l'exécutant de deux meurtres à Marseille sur fond de juteux intérêts financiers.
Léonce Mout, propriétaire de la Polyclinique du Nord, avait été abattu le 18 mai 1988 d'une décharge de fusil de chasse alors qu'il quittait son établissement au volant de sa voiture. Le 16 janvier 1990 Jacques Peschard, maire du 7e arrondissement de la cité phocéenne, avait lui aussi été tué avec un fusil de chasse au moment où il sortait d'un restaurant.
Il reconnaît les faits avant de se rétracter. Désigné par un ancien de la French Connection, Roger Memoli avait reconnu son rôle dans ces assassinats avant de se rétracter. Dans cette affaire, au total cinq hommes sur les six présents sur le banc des accusés avaient été condamnés : deux pour avoir été les commanditaires (14 ans de réclusion criminelle), deux pour complicité car ils avaient été les chauffeurs (5 ans) et Memoli comme l'unique exécutant. L'enquête est menée par le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse.