Les Restos du Cœur ont accepté, ce lundi, de réintégrer une de leurs bénévoles tout en considérant que ses propos en marge d'un meeting du Rassemblement national. Colombe, âgée de 60 ans, avait été interviewée par TF1 lors d'un meeting du parti le 1er mai à Perpignan.
Les Restos du Cœur ont accepté, ce lundi, de réintégrer une de leurs bénévoles tout en considérant que ses propos en marge d'un meeting du Rassemblement national, très relayés sur les réseaux, constituaient une violation du principe de neutralité de la charte de l'association. Colombe, âgée de 60 ans et bénévole aux Restos du Cœur "depuis 1990", avait été interviewée par TF1 lors d'un meeting du parti d'extrême droite le 1er mai à Perpignan.
"Je suis au RSA et on a du mal à vivre, on ne peut pas payer les factures, on a les huissiers, on a les menaces de tout", s'était désolée la sexagénaire, en se présentant comme conseillère en insertion professionnelle au chômage et bénévole aux Restos du cœur. "Il n'y a pas de travail, pas d'usines (...). Ici on a un taux énorme du RN et on est tous en colère, on a tous du mal", avait-elle ajouté.
Colombe se défend
Selon son avocat, elle a par la suite reçu un appel d'une responsable locale de l'association lui demandant "de démissionner à la suite de ses propos du 1er mai qui, selon elle, constituait une 'faute' au regard de la charte des bénévoles". "Colombe se défend d'avoir commis toute faute, cette dernière n'a en effet aucune activité politique active, et n'a nullement dans ses propos associé l'image des Restos du Cœur aux positions ou à l'action du Rassemblement national", écrit Me Jérémy Kalfon dans un communiqué.
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Dans une déclaration transmise à l'AFP, les Restos du Cœur assurent de leur côté qu'"aucune procédure d'exclusion n'a été engagée" et que Colombe s'est "sentie poussée à démissionner." "Les bénévoles des Restos du Coeur sont bien évidemment des citoyens libres de leurs opinions, quelles qu'elles soient", indique l'association. "En revanche, la neutralité politique est un principe intangible des Restos, inscrit au point numéro 5 de la charte des bénévoles signée par chacun".
"Il a été estimé que Colombe avait contrevenu à cette charte" mais "les Restos du Cœur des Pyrénées-Orientales ont entendu le désarroi de Colombe, son appel d'aujourd'hui et ont accepté de la réintégrer au sein des équipes du département, dès lors qu'elle confirme son adhésion à notre charte", selon cette déclaration. Largement relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo de la bénévole avait suscité de nombreuses réactions politiques. "Toutes les Colombe du pays, nous ne devons pas les mépriser, mais les entendre, les comprendre", avait notamment souligné François Ruffin (LFI).
La présidente du RN, Marine Le Pen, avait déclaré lundi sur RMC/BFMTV que les Restos du Cœur "devraient avoir honte de leur comportement, pousser à la démission une femme pour avoir seulement exprimé le désarroi de millions de gens".