Le ministre de l'Education nationale a menacé de sanctions les professeurs qui continuent de refuser de livrer les notes du baccalauréat.
L'incertitude va continuer de planer pour les élèves de Terminale qui attendent les résultats du baccalauréat. Les 743.000 candidats vont découvrir leurs notes mais, pour une partie d'entre eux, elles seront provisoires, fondées sur le contrôle continu, dans la mesure ou des jurys de correcteurs ont refusé de délibérer tant qu’ils n’avaient pas toutes les notes en main.
Camille, professeure de français en Seine-Saint-Denis, fait partie de ces correcteurs qui ont décidé de garder encore un peu les copies du bac en signe de protestation contre les réformes de Jean-Michel Blanquer et cela malgré les menaces de sanctions financières, disciplinaires et pénales. "J’ai toutes mes copies, on prend des risques. Certains sont père ou mère de famille. On perd 100 euros par jour. Si nous continuons le mouvement, je vais perdre 500 ou 600 euros avec des risques de blâme", explique cette enseignante à Europe 1. "Je pense que nous sommes l’honneur de notre profession. Nous n'avons rien à perdre, tout à gagner."
"J’aurais du mal à me regarder dans la glace si je n’étais pas en train de faire ce que je fais"
Surtout, Camille assure ne pas être intimidée par les menaces de sanctions brandies par le ministre de l’Education nationale. "Tous les discours culpabilisants sont absolument abjectes. Recevoir un blâme de Jean-Michel Blanquer, c’est un peu une Légion d’honneur pour moi", lâche-t-elle. "Evidemment, j’ai une famille et je n’ai pas envie de perdre mon emploi. Mais j’aurais du mal à me regarder dans la glace si je n’étais pas en train de faire ce que je fais", conclut-elle.