Troisième round dans la rue à l'appel des syndicats contre la réforme des retraites. La police, mobilisée partout en France, attend autour d'un million de manifestants ce mardi. Ils étaient 1,3 million selon les autorités, 2,3 millions selon la CGT le 31 janvier dernier. La mobilisation s'essouffle-t-elle ? En attendant de savoir combien vont battre le pavé, ce qui est sûr, c'est que faire grève a un coût. Il est difficile pour un certain nombre de Français de perdre une autre journée de salaire en pleine crise du pouvoir d'achat. C'est toute une organisation que raconte à Europe 1 ce couple rencontré à Carvin dans le Pas-de-Calais.
Un jour de grève c'est 1/30e de salaire en moins
Daouiya est institutrice à mi-temps, son époux, Erwan travaille dans l'informatique. Ces deux trentenaires se mobilisent, à tour de rôle, contre la réforme des retraites et cela demande un peu d'organisation, comme explique Daouiya : "Si ce n'était pas difficile, on serait tous les deux en grève aujourd'hui."
"Ce mardi c'est mon tour car j'ai le plus d'impact étant donné que je suis enseignante et aussi car j'ai un salaire moins élevé". Une journée de grève, c'est 45 euros en moins sur sa fiche de paie, soit 1/30e de son salaire. Une centaine d'euros pour son mari. Il faut aussi trouver un moyen de garde pour leur petite fille de deux ans souligne Erwan : "Les jours où ma femme travaille, c'est moi qui m'occupe de la petite. Dans l'autre cas, si mon épouse fait grève, je gère ma fille."
"Prêt à manger des pâtes jusqu'au retrait"
Ce couple va-t-il continuer à se mobiliser sur la durée ? À ce sujet, il y a un désaccord. "Au bout d'un moment, on sera peut-être limité financièrement" raconte Erwan. "Moi je suis prête à manger des pâtes jusqu'au retrait" reprend son épouse. "Hors de question de perdre tout cet argent pour rien".