Depuis le 10 janvier dernier, la réforme des retraitescontinue de faire descendre l'intersyndicale et les Français dans les rues. Pour Pierre Ferracci, le président et fondateur du groupe Alpha, il est dangereux de ne pas écouter leurs revendications, car cela pourrait entraîner une fracture sociétale encore plus importante. "On voit à qui profite cette situation, quand on exacerbe un conflit et qu'on n'entend pas la colère exprimée par les syndicats, on favorise le populisme et sans doute, le populisme d'extrême droite", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1 lundi.
"En allant chercher les Républicains, on oublie complètement les syndicats"
En outre, si les syndicats ne se sentent pas entendus, Pierre Ferracci l'explique par l'alliance du gouvernement avec les élus de droite et des Républicains, faute de disposer d'une majorité à l'Assemblée. "Le terrain des retraites était un terrain privilégié pour trouver cet accord, compte tenu des positions prises par les Républicains pendant la campagne présidentielle. Le seul problème, c'est qu'en allant chercher les Républicains, on oublie complètement les syndicats, qui sont pour une fois très unis et très déterminés", remarque le directeur du groupe de conseil.
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"Ne pas sous-estimer la présence du RN sur le terrain électoral"
Une tendance qui pourrait engendrer des répercussions aussi bien sur le plan social, que sur le terrain politique, avec l'échéance de 2027. L'expert en politique sociale fait alors référence à une éventuelle élection de Marine Le Pen, d'autant que les groupes de la Nupes, et plus particulièrement de la France Insoumise, ne servent pas la cause des travailleurs lorsqu'il s'agit de s'opposer à la réforme des retraites à l'Assemblée, d'après Pierre Ferracci.
"Que Philippe Martinez et Laurent Berger fassent remarquer que ce spectacle désolant ne sert pas la lutte sociale qui est en cours, montre bien qu'on fait fausse route du côté d'une certaine gauche à l'Assemblée. Et oui, effectivement, ça donne beaucoup de respectabilité au Rassemblement national, qui joue de façon très fine depuis quelques mois, et dont il ne faut pas sous-estimer la présence sur le terrain électoral", a déclaré l'invité d'Europe Matin lundi, avant d'ajouter que "les ouvriers ont basculé majoritairement du côté du Rassemblement national depuis un moment."