Les cortèges se suivent et rassemblement toujours autant. Depuis plusieurs semaines, les syndicats se mobilisent pour dénoncer le projet de réforme des retraites. Des mobilisations parfois émaillées de violences, qui interrogent à l'étranger. Chez nos voisins, la saga autour du projet du gouvernement d'Élisabeth Borne est suivie de près.
Les Anglais changent de ton sur les manifestations
Outre-Manche, les Anglais changent de ton sur le sujet depuis quelques semaines. Les médias britanniques, qui s'étaient habitués à traiter les mouvements sociaux en France avec un brin d'amusement en soulignant que leur voisin est "révolutionnaire, en grève permanente", changent de regard avec la réforme des retraites.
L'annulation de la visite du roi Charles III dans l'Hexagone, pourrait avoir provoqué ce changement de traitement de l'information. Désormais, les Anglais s'inquiètent de l'embrasement de la situation "et de la violence qui se serait généralisée", explique le journal The Times.
Les Belges s'inquiètent des violences
En Belgique en revanche, l'inquiétude se généralise autour du recours à la force des forces de l'ordre française. Un parti d'extrême gauche belge profite d'ailleurs de ce contexte pour dénoncer "ces coups de matraque contre les travailleurs en France".
Mais les violents affrontements entre les policiers et les manifestants ne surprennent qu'à moitié de l'autre côté de la frontière. À l'image de ce titre du journal Le Soir : "en France, qui sème la brutalité, récolte la colère". Car les Belges sont conscients de cette culture contestataire en France, "là où confrontation et rapport de force dominent plus qu'ailleurs", explique la presse locale.
Le souvenir des Gilets jaunes
Mais la contestation des retraites s'exporte bien plus loin qu'en Europe. Aux États-Unis, la Maison-Blanche n'a pas caché son inquiétude autour de la gestion du maintien de l'ordre, à travers les déclarations de l'un de ses porte-paroles. Du côté du public américain, c'est l'incompréhension, dans ce pays où il n'est pas rare de travailler encore après 65 ans.
Les Américains gardent de plus en tête, les images des manifestations des Gilets jaunes. Des manifestations qui avaient trouvé un certain écho, notamment grâce aux revendications contre les élites. D'ailleurs à l'époque, Donald Trump avait regardé cette mobilisation avec intérêt et prétendu que les manifestants français criaient 'Trump avec nous'.
Mais la violence fait aussi éruption aux Etats-Unis, notamment dans les manifestations organisées par des écologistes. Ainsi, le mois dernier, le siège de la police d'Atlanta avait été attaqué après qu'un jeune manifestant écologiste fut tué lors d'affrontements violents avec les forces de l'ordre.