Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, ainsi que celui de l'Unsa, Laurent Escure, souhaitent que l'âge pivot soit retiré du projet de réforme des retraites d'ici à vendredi, date de la réunion prévue sur la mise en place d'une "conférence de financement". De son côté, la CGT réclame toujours purement et simplement le retrait de la réforme.
Au 34e jour mardi du conflit sur les retraites, Édouard Philippe a proposé de réunir les partenaires sociaux vendredi à Matignon pour discuter d'une conférence de financement, un pas en direction de la CFDT, qui réclame que d'ici-là soit retirée du projet la question de l'âge pivot.
Un ultimatum au gouvernement
L'idée d'une conférence de financement, proposée par le numéro un de la CFDT Laurent Berger dimanche, "est bonne mais nous devons nous mettre d'accord sur le mandat de cette conférence (...), sur le délai qui lui sera accordé pour aboutir ou dégager des solutions consensuelles", a déclaré le Premier ministre, qui a proposé aux partenaires sociaux de se retrouver vendredi à Matignon. Il venait de présider mardi une réunion avec syndicats et patronat au ministère du Travail, rue de Grenelle, dans la salle même où se sont tenues les négociations dites des "Accords de Grenelle" fin mai 1968.
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Tout en saluant "une volonté d'ouverture", Laurent Berger, rejoint sur ce point par le secrétaire général de l'Unsa Laurent Escure, a affirmé à la sortie de la réunion que le préalable restait le retrait de l'instauration d'un âge pivot pour inciter les Français à travailler plus longtemps dès 2022. Vendredi, "dans l'état de tension dans lequel est notre pays, ce serait de bon ton d'avoir une annonce que l'âge pivot est retiré du projet de loi actuel, sinon la CFDT ne s'inscrira pas durablement dans cette discussion", a déclaré Laurent Berger. Le gouvernement "a trois jours" pour apporter "une réponse définitive" sur ce retrait, a insisté Laurent Escure.
La CFDT mobilisée samedi prochain avec l'intersyndicale
En réussissant à imposer sa conférence sur le financement de la réforme des retraites, Laurent Berger a gagné la manche, mais il veut donc aller au bout de sa logique avec le retrait de l'âge pivot. La CFDT sera "mobilisée" en régions samedi prochain, tout comme l'intersyndicale, et la CGT en tête qui juge que "le gouvernement a un sérieux caillou dans sa chaussure". "Les grèves ne sont pas prêtes de s'arrêter, les salariés seront très fortement mobilisés jeudi, mais aussi samedi, pour réclamer le retrait de la réforme à points qui est mortifère", avance au micro d'Europe 1 Catherine Perret, la secrétaire confédérale de la CGT.
Mardi matin, Édouard Philippe s'était redit sur RTL "ferme sur l'objectif : nous allons faire un système universel" de retraite par points, "et donc nous allons supprimer les régimes spéciaux". De même, "l'équilibre du système doit être garanti", "mais je suis ouvert sur la façon dont on peut y arriver", a-t-il enchaîné.
Quid de la pénibilité et de l'emploi des seniors ?
Ce sont les deux autres piliers de la contestation : la question de la pénibilité, et celle de l'emploi des seniors. Pourtant, les négociations n'ont pas avancé sur ces deux points. Le gouvernement a simplement fourni un calendrier de réunions et des données chiffrées pour que les deux camps soient sur les mêmes bases. Mais le Premier ministre l'a dit lui-même, à la sortie de la rencontre avec les syndicats : "Je sors de la première d'une longue série de réunions".