Invité de la matinale d'Europe 1, Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA et négociateur "retraites", a rappelé l'opposition de son syndicat à la proposition d'un "âge pivot" par le gouvernement. Avant d'ajouter que ce dernier ferait mieux de faire confiance aux partenaires sociaux pour trouver des solutions. "On n'en veut pas et ce qui nous a mis fortement en colère, c'est que le gouvernement a annoncé que cet âge pivot devait se mettre en place avant la réforme systémique. En fait, il propose aux gens qui ne seront pas concernés par la réforme théoriquement de travailler plus longtemps ! Et nous trouvons cela inacceptable", a-t-il précisé.
"Il faut faire confiance aux partenaires sociaux"
Selon lui, c'est la gouvernance du système paritaire (patronats et syndicats) qui aurait dû proposer des solutions. "On nous dit 'vous avez le choix des armes', mais finalement 'il ne restera plus que ça'. Le gouvernement doit comprendre que le paritarisme, ce n'est pas le petit doigt sur la couture du pantalon. Il faut faire confiance aux partenaires sociaux qui gèrent l'Agirc et l'Arrco depuis des années. La confiance, ce n'est pas nous dire 'je vous donne les clés du camion' mais c'est moi qui décide", s'indigne le secrétaire.
Le gouvernement pressé de sortir de l'ambiguïté
Pour Dominique Corona, il y a en effet d'autres solutions que de reculer l'âge de la retraite à 64 ans. Il cite par exemple les "30 milliards d'euros dans le fonds de réserve des retraites", et la réforme Marisol Touraine qui prévoit déjà des augmentations de durée des cotisations. Ainsi même si l'UNSA souhaite négocier, le syndicat appelle à la grève.
"Mardi, nous appelons à la manifestation et la grève dans tous les secteurs privé et public", annonce le secrétaire général adjoint, tout en rappelant que "nous sommes pour la concertation et nous négocierons jusqu'au bout". Une position différente de la CGT qui défilera aussi mais appelle au retrait du projet. "Le Premier ministre aurait dû s'exprimer depuis très longtemps à ce sujet. Il faut vite sortir de l’ambiguïté", conclut-il.