Retraites : une réforme de moins en moins universelle

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Olivier Samain, édité par Séverine Mermilliod

Les danseurs de l’Opéra sont la dernière profession à se voir proposer un assouplissement au sein du système universel par points. D'autres corps de métier sont concernés par ces "entorses", et devraient garder quelques spécificités dans le futur régime imaginé par le gouvernement.

Vingt-six jours après le début de la grève contre la réforme des retraites, le gouvernement semble prêt à assouplir le passage au régime de la retraite à points, avec une transition plus lente dans certains cas. Les danseurs de l'Opéra sont ainsi la dernière profession à se voir proposer un assouplissement au sein du système universel par points : la réforme entrera en vigueur seulement pour les danseurs recrutés après le 1er janvier 2022. D'autres branches devraient aussi garder des spécificités. Des engagements ont été pris selon leurs syndicats qui ont donc levé le préavis de grève déposé à partir du 3 janvier. 

Pilotes, cheminots et marins

Il y a par exemple les pilotes de ligne ainsi que les hôtesses et les stewards. Leur grande crainte était de voir disparaître leur caisse autonome de retraite complémentaire, qui sera finalement préservée et avec elle, les 5 milliards d'euros de réserves qu'elle contient. Les pilotes ont également obtenu le maintien de la possibilité de partir à la retraite à taux plein à 60 ans. Pour les hôtesses et les stewards, l'âge de départ à 55 ans va progressivement disparaître pour les générations nées après 1987.

S'agissant des cheminots et des agents de la RATP, on sait depuis le 11 décembre que la bascule dans le régime universel ne concernera que ceux qui sont nés après 1985, pour les roulants, et après 1980 pour les autres. Le calcul de leurs droits à retraite devrait aussi être amélioré pour leur garantir, au final, des pensions quasiment équivalentes à celles auxquelles ils auraient pu prétendre si la règle des six derniers mois avait été maintenue pour eux.

Du côté des marins, seuls ceux nés après 1982 devraient basculer dans le régime universel et ils conserveront le droit de partir à 55 ans à condition d'avoir plus de 15 ans de navigation.

Enfin, les policiers garderont leur régime dérogatoire en termes d'âge de départ, en tout cas ceux qui exercent des fonctions régaliennes de protection de la population. Ce qui ne passe pas chez eux, c'est le fait que les gendarmes, auxquels ils se comparent, ne devraient pas être concernés par la réforme, du fait de leur statut militaire.