Cela a duré six jours, début septembre. Samantha Avril, fraîchement recrutée comme vacataire par l'Éducation nationale, devient l'enseignante de la classe de CP-CE1 d'une école de Taponas, dans le Rhône. Durant cette période, elle fait classe à 25 enfants, comme si de rien n'était. En réalité, cette femme de 38 ans a réussi à enseigner dans cette école primaire en mentant sur ses qualifications.
Faux médecin il y a deux ans et arrêtée une première fois
Cette fausse institutrice n'avait pas "un comportement suspect, on ne s'en est pas aperçu. Ma fille ne m'a jamais fait de retours négatifs", raconte Laura, une maman dont la fille de 6 ans était dans la classe en question. "On est horrifiés", poursuit cette mère de famille. "Ce n'est pas normal que l'on puisse avoir dans nos écoles une schizophrène, une personne qui a été incarcérée et qui n'est pas du tout enseignante", rappelle Laura au micro d'Europe 1.
En effet, Samantha Avril s'était fait passer pour une médecin il y a deux ans. Elle avait été arrêtée une première fois après quatre mois d'exercice dans un cabinet de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, avec quatre mois de prison à la clé. "On n'est pas contents et on attend des réponses", appuie la maman.
L'usurpatrice repérée grâce à un article dans la presse locale
C'est un parent d'élève qui a donné l'alerte, après avoir lu un article dans la presse locale sur les usurpations passées de la nouvelle maîtresse d'école. Il voit sa photo dans le journal et reconnaît l'enseignante de son enfant. Au même moment, le rectorat fait le même constat. "Nous avons découvert la supercherie au moment où nous avons reçu le casier judiciaire", explique Philippe Carrière, inspecteur académique du Rhône. "Elle avait une condamnation pénale sur une usurpation, parce qu'elle a exercé une fonction qu'elle ne pouvait pas exercer dans sa vie antérieure."
La fausse maîtresse a donc enseigné avant même la vérification de son casier judiciaire par l'administration. Elle avait aussi produit un faux diplôme de master. Un erreur, reconnaît l'inspection de l'académie, qui réfute toutefois l'idée d'un recrutement précipité dû à une pénurie de professeurs.