Feux d'artifice à Marseille et Porto-Vecchio, festival de jazz à Juan-les-Pins, inaugurations à Cannes… Dans les jours qui ont suivi l'attentat perpétré le 14-Juillet à Nice, de nombreuses festivités ont été annulées, principalement dans le sud de la France. Deux semaines plus tard, et quelques jours après l'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray, les annonces d'annulations se multiplient, partout en France.
Le Sud-est particulièrement prudent. Dans les régions voisines de Nice, les autorités locales sont particulièrement prudentes et de nombreux événements sont restreints, en suspens ou complètement supprimés, "pour des raisons de sécurité". La mairie de la ville, encore endeuillée, a décidé d'annuler la Prom'Party, censée transformer en immense dancefloor la Promenade des Anglais les 15 et 28 août. La Ville annonce toutefois que certains événements futurs seront "redimensionnés pour être plus sécurisés". "Nous voulons préserver nos fêtes patrimoniales et traditionnelles", annonce la mairie dans un communiqué.
A Marseille, qui avait déjà supprimé son feu d'artifice du 15 juillet au lendemain de la tuerie de Nice, la mairie a annoncé lundi l'annulation du meeting aérien de la patrouille de France le 13 août, où 100.000 visiteurs étaient attendus. La "Nuit des étoiles", qui devait se dérouler sur le site de l'observatoire de la cité phocéenne le 5 août, est aussi supprimée. "Nous recevons 400 à 500 personnes dans le noir complet, dans une impasse, donc ça fait un peu peur", a expliqué le médiateur scientifique du planétarium de l'observatoire, Richard Hamou.
Les manifestations en extérieur, plus difficiles à sécuriser. Le festival de cinéma en plein air du Panier, un quartier historique de Marseille, a suivi l'exemple de la Villette, à Paris, qui a annulé ses projections en extérieur.
Sur le site parisien, la direction générale de la Cité des Sciences et de l'Industrie "a souhaité annuler la semaine dernière le dispositif prévu pour la Nuit des étoiles, en application du plan Vigipirate et des préconisations de la préfecture de police", a indiqué l'institution culturelle. La capitale a également annulé le tournoi de basket "Quai 54" et renforcé la sécurité à Paris Plages.
Dans les Alpes-Maritimes, Grasse a renoncé à sa 70e fête du jasmin, qui devait accueillir plus de 5.000 visiteurs. La mairie d'Avignon a de son côté annulé le spectacle pyrotechnique prévu le 25 août pour l'anniversaire de la libération de la ville, avec 30.000 spectateurs attendus au pied du pont. Le traditionnel feu d'artifice du 16 août à Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, a, lui aussi, été annulé pour raisons de sécurité, mais la ville a maintenu les autres festivités des fêtes de Saint-Vincent, qui attirent entre 80.000 et 100.000 personnes du 14 au 18 août. Enfin à Pau, la fan zone du stade d'eaux vives, qui devait permettre aux amateurs de canoë-kayak de suivre le parcours de l'équipe de France aux JO de Rio, a été annulée.
Configuration "semblable à celle de Nice". A La Baule, c'est la configuration du front de mer "semblable à celle de Nice", qui a décidé le maire LR Yves Métaireau à ne "faire prendre aucun risque au public et à ses administrés" et à annuler le feu d'artifice du 15 août. "Même s'il n'y a toutefois pas de menace avérée qui touche La Baule-Escoublac, il faut être vigilant, sans verser dans la psychose. Je ne doute pas que les Baulois comprendront cette mesure de précaution", a-t-il expliqué.
Toutes ces annulations ont été justifiées mardi par le ministre de la Défense, en visite à Lyon, par les contraintes liées à la "situation de guerre" face au terrorisme. "Il faut que chacun comprenne qu'on est dans cette situation et que ça entraîne parfois des contraintes", a ajouté Jean-Yves Le Drian lors d'une rencontre avec des militaires participant à l'opération Sentinelle.
Les manifestations maintenues sous "haut niveau de sécurité"
Quant aux événements maintenus, des mesures supplémentaires seront prises pour assurer leur sécurité. "Pour ce qui concerne les manifestations de l'été, une instruction extrêmement rigoureuse a été envoyée par mes soins aux préfets", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, mercredi. Outre les effectifs militaires de Sentinelle (10.000 hommes), 12.500 réservistes de la gendarmerie et 4.700 policiers pourront être mobilisés.