Riverains et associations commémorent les 5 ans de l'incendie de Lubrizol à Rouen

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Riverains et associations ont commémoré jeudi à Rouen les cinq ans de l'incendie de l'usine Lubrizol survenu en septembre 2019. Quelques jours seulement après la sortie d'un rapport faisant état de substances cancérogènes et toxiques dans l'environnement.

Jeudi, riverains et associations se sont réunis à Rouen pour commémorer les cinq ans de l'incendie de l'usine Lubrizol, survenu en septembre 2019. Une trentaine de manifestants se sont d'abord retrouvée devant le site Seveso Lubrizol, avant de rejoindre une centaine d'autres personnes devant le palais de justice.

Cinq ans après l'incendie de Lubrizol

Cinq ans après la catastrophe, le combat se poursuit du côté des associations citoyennes qui bataillent toujours pour obtenir l’indemnisation des victimes, faire condamner l’industriel et connaître les conséquences sanitaires exactes de l’incendie.

Cet accident, qui avait dégagé un immense panache de fumée noire, en brulant près de 10.000 tonnes de produits chimiques sans faire de victime, avait provoqué de nombreuses irritations et malaises chez les habitants par la suite.

"Il y a cinq ans, les autorités affirmaient qu'il n'y avait rien à craindre", a déclaré Julia Massardier, avocate des parties civiles, qui représente une centaine de foyers et les deux associations créées après le sinistre, l'Union des victimes de Lubrizol et l'Association des sinistrés de Lubrizol. "Aujourd'hui, une instruction est en cours, et des juges cherchent à comprendre ce qui s'est passé." 

Un rapport alarmant sur la présence de substances toxiques

Quelques jours avant la commémoration, un rapport publié par des chercheurs de l'université de Rouen a révélé la présence de substances toxiques et cancérogènes dans l'environnement, toutes directement liées à l'incendie. Huit substances, dont certaines perturbatrices endocriniennes et reprotoxiques, ont été détectées. Si aucun seuil sanitaire n'a été dépassé pour les métaux, les dioxines et autres polluants, comme des concentrations très élevées de PFAS dit "polluants éternels", ont été relevées dans un bassin portuaire, constituant "les plus fortes jamais obtenues en France".

Christophe Holleville, secrétaire de l'Union des victimes de Lubrizol, a rendu hommage aux employés et aux pompiers qui ont risqué leur vie pour éviter une catastrophe plus grave.

Présente sur place, Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes, a critiqué la gestion de la communication des autorités au moment du sinistre, qui avaient assuré que "la qualité de l'air était satisfaisante" à Rouen, une affirmation qu'elle juge fausse.

Selon le parquet de Paris interrogé par l'AFP, la société SAS Lubrizol France est mise en examen des chefs d'exploitation non conforme d'une installation classée, déversement et rejet de substance nuisible dans les eaux douces, souterraines ou superficielles.