Cela fait des années que Rohff et Booba règlent leurs comptes. A coups de punchlines dans leurs albums ou de provocations sur les réseaux sociaux, alimentant toujours le buzz… Mais au printemps 2014, le "rap-game" est allé trop loin. Le rappeur est soupçonné d'avoir, en compagnie d'une dizaine de comparses, saccagé une échoppe parisienne de la marque Ünkut, créée par le Duc de Boulogne, après avoir violemment agressé le vendeur de la boutique. C'est la raison pour laquelle, d'après une information du Parisien, Housni Mkouboi, de son vrai nom, comparaîtra prochainement, au côté de l'un de ses gardes du corps, devant le tribunal correctionnel de Paris, pour des faits de "violences aggravées".
A coups de poing américain. Le 21 avril 2014, donc, le rappeur du Val-de-Marne, déboule à moto avec une dizaine de soutiens dans une boutique Ünkut, dans le 1er arrondissement de la capitale. Là, Rohff aurait frappé à l'aide d'un poing américain l'un des vendeurs, puis aurait passé à tabac celui-ci, tombé au sol. Le magasin est mis à sac, et les agresseurs prennent la fuite, laissant le jeune homme inconscient. Une scène d'une extrême violence, immortalisée par les caméras de vidéo-surveillance du magasin. La victime, un étudiant en bac pro, témoignera après être passé en réanimation et désignera Rohff comme l'auteur des faits.
"Un ton hautain". Dans le même temps, la vidéo est diffusée sur les réseaux sociaux, décidant probablement Rohff à se rendre spontanément à la police. En garde à vue toutefois, l'auteur présumé des faits minimise son implication, évoquant la rivalité historique l'opposant au "Duc" et reconnaissant avoir mis une "grande baffe" au vendeur. Mais sa défense tient difficilement pas face aux images de l'agression. Pour se défendre, le rappeur originaire des Comores invoque alors, selon Le Parisien, le "ton hautain" avec lequel le vendeur se serait adressé à lui. Si Rohff a fini par reconnaître avoir frappé la victime à coups de pied et de poing, il a maintenu n'avoir porté aucun "coup dur".
"La justice te tient ". Le rappeur est alors placé en détention provisoire à Fresnes pour deux mois. C'est la deuxième fois qu'il passe derrière les barreaux, après une première incarcération de cinq mois en 2007, pour avoir menacé son frère avec une arme à feu. Libéré ensuite avec le port d'un bracelet électronique, Rohff avait déclaré à Libération en décembre 2015 : "Après, je sors avec un bracelet, mais je me sens encore en prison les trois-quatre premiers mois. Parfois tu sors de ta douche, tu vois le bracelet, et tu réalises que t'es sous scellé. La justice te tient." Une justice devant laquelle il devra bientôt s'expliquer.