Sa pétition contre les LBD récolte 70.000 signatures : "En tant que neurochirurgien, je suis scandalisé de la gravité des lésions produites"

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Thibauld Mathieu , modifié à

Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon, explique sur Europe 1 les raisons qui l'ont poussé à réclamer un moratoire sur l'usage des LBD et des grenades de désencerclement lors des manifestations.

Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", mi-novembre, les forces de l'ordre auraient fait usage de leurs lanceurs de balles de défense (LBD) à 9.228 reprises très exactement, selon le ministère de l'Intérieur. Avec parfois de lourdes conséquences. Laurent Thines en sait quelque chose. À l'initiative d'une pétition signée jeudi soir par plus de 70.000 personnes, ce professeur de neurochirurgie au CHU de Besançon appelle le personnel soignant à se lever contre l'utilisation de ces "armes sub-létales". Sur Europe 1, il se dit "scandalisé" face à "la gravité des lésions" qu'il a pu lui-même observer.

Des blessures plus communes dans des accidents de la route. "J'ai vu des images de scanner avec des gens qui avaient le crâne fracassé, avec des hématomes intracrâniens, des hémorragies cérébrales, des paralysies…", énumère l'auteur de la pétition, qui affirme rencontrer habituellement ce genre de blessures chez des accidentés de la route ou "des gens qui vont se défenestrer ou tomber d'un échafaudage".

 

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"Ces armes peuvent donner la mort". Les LBD ne doivent toutefois pas être les seules à être pointées du doigt, affirme Laurent Thines, évoquant ainsi la dangerosité des grenades de désencerclement. "Ces armes peuvent donner la mort", souligne ainsi le médecin au micro de Matthieu Belliard.

 

"Ce n'est plus admissible en France". "Nous soignants, nous trouvons que ce n'est plus admissible en France", lance-t-il encore, rappelant que cette pétition est aussi celle "de citoyens qui ne peuvent plus tolérer que dans le pays des droits de l'Homme, on utilise des armes de destruction de telle sorte". Après avoir examinés des recours demandant la suspension immédiate de l'usage du LBD, le Conseil d'État a promis de répondre vendredi au plus tard. Soit à la veille d'une nouvelle manifestation des "gilets jaunes".