Le 26 juillet 2016, Saint-Etienne-du-Rouvray était frappée par l'horreur, et toute la France bouleversée par le symbole. Douze jours après l'attentat de Nice, en pleine messe, le père Jacques Hamel était tué par deux djihadistes se réclamant du groupe État islamique. Un an plus tard, alors que les enquêteurs attendent toujours des retours d'informations de la zone irako-syrienne, d'où les jeunes gens auraient été téléguidés, la commune de la banlieue de Rouen commémore l'assassinat de son prêtre, et entend afficher son unité.
Solidarité entre les religions. "L'attentat, c'était probablement pour monter les religions les unes contre les autres", explique Auguste Moanda, prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray, dont Jacques Hamel était l'auxiliaire. "C'est un échec total. Nous avons reçu beaucoup de messages de soutien de musulmans", martèle-t-il. Deux jours après l'assassinat, 3.500 personnes avaient ainsi rendu hommage au père Hamel. Le dimanche suivant l'attaque, des centaines de musulmans étaient allés prier dans les églises de France aux côtés des catholiques, en signe de "solidarité".
Mercredi, c'est à nouveau sous ce signe que le premier anniversaire de l'attentat sera commémoré. À 9 heures, heure où officiait le père Hamel le jour de sa mort, l'archevêque de Rouen présidera une messe dans l'église martyre du XVIIème siècle, sous la surveillance de 130 à 150 policiers. Le président de la République Emmanuel Macron et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb seront présents, tout comme Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), accompagné d'une "délégation importante" du Conseil régional du culte musulman. Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a par ailleurs appelé mardi "tous les musulmans de France à s'associer" à l'hommage national.
Une deuxième cérémonie. Après la messe, qui devrait durer environ une heure et quart, Gérard Collomb et Joachim Moyse, maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, devraient prendre la parole à en croire France Bleu. Un monument "républicain pour la paix et la fraternité et à la mémoire" du prêtre sera ensuite inauguré près de l'église. Selon Paris-Normandie, il s'agit d'un disque en inox de près de 2,50 mètres de diamètre, sur lequel est gravée la déclaration universelle des Droits de l'Homme. Un an après l'attentat, aucun rassemblement de foule ne sera organisé après la messe, la ville souhaitant respecter une certaine discrétion.
Une cérémonie plus restreinte est cependant prévue à 18 heures à Bonsecours, une autre commune de la métropole rouennaise, où repose le prêtre qui fait depuis avril l'objet d'un procès en béatification, une exception aux règles du Vatican - un délai de cinq ans sépare habituellement le décès d'une personne de la date du début de son procès.