Au lendemain de l'attaque en l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, où un prêtre a été tué et un paroissien grièvement blessé, les enquêteurs seraient sur une piste pour identifier le deuxième assaillant. Si Adel K., le premier des deux attaquants abattus par les forces de l'ordre, a pu l'être grâce à ses empreintes papillaires, mardi soir, l'identification du second était toujours en cours mercredi soir.
C'est une carte d'identité qui a orienté les enquêteurs vers un immeuble d'Aix-les-Bains, en Savoie. Celle-ci a été retrouvée au domicile familial d'Adel K., lors d'une perquisition menée mardi et a mis les policiers sur la piste de ce jeune homme, qui pourrait être le deuxième terroriste. D'après les informations d'Europe 1, les premières exploitations techniques ont également permis d'établir qu'Adel K. et ce jeune homme avaient des échanges téléphoniques.
Une perquisition à Aix-les-Bains. Une cinquantaine de policiers se sont donc rendus, peu après minuit dans la nuit de mardi à mercredi, dans un quartier HLM rénové de cette cité thermale de 30.000 habitants. C'est là, au quatrième étage d'un immeuble, que le jeune homme, âgé de 19 ans, réside avec sa mère et sa sœur de 17 ans, depuis un peu plus d'un an.
Les enquêteurs y ont saisi des ordinateurs et des téléphones portables. Selon le quotidien régional Le Dauphiné Libéré qui a révélé cette information, la perquisition a été menée conjointement par le Raid, la sous-direction anti-terroriste (Sdat) et la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon.
La mère de celui qui pourrait être le deuxième assaillant de l'attaque de l'église, revendiquée par l'Etat islamique, a été auditionnée pendant le reste de la nuit.
Sans nouvelles de son fils depuis lundi soir. Originaire des Vosges et ayant vécu à Montluçon, dans l'Allier, le jeune homme avait obtenu son bac l'an dernier. Surpris, les voisins décrivent quelqu'un de très calme, qui ne tenait jamais de propos radicaux. S'il fréquentait régulièrement la mosquée, il défendait un islam très modéré, assure l'un de ses amis.
"Mon fils, il est tout doux, il n'est pas nerveux du tout. Il est juste, c'est tout. Il n'est pas du tout du tout ce personnage-là, ce n'est pas possible", répète sa mère sous le choc, qui ne peut envisager l'implication de son fils. Elle rapporte que dernier lui a écrit lundi. "Maman, ça va, tranquille. Je me promène, tout va bien. Ecris-moi un peu plus tard", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Il me disait qu'il m'aimait, à demain."
Mais depuis cet échange de SMS, qui remonte à lundi soir, sa mère n'a plus de nouvelles. Elle a précisé à l'AFP avoir passé le week-end avec lui, avant qu'il ne parte rejoindre un cousin en Lorraine.