Au nord de Toulouse, la commune de Saint-Lys s'apprête à accueillir un centre pour migrants capables d'accueillir 120 personnes. Un projet qui vient de l'État et qui n'est soutenu ni par les habitants, ni pas la commune. La collectivité dénonce un projet déraisonnable pour la taille de la ville.
À Saint-Lys au nord de Toulouse , les habitants s'inquiètent de l'installation d'un centre pour migrants . Un centre de préparation au retour doit ouvrir prochainement dans l'ancienne maison de retraite afin d'accueillir 120 personnes, déboutées de leur demande de droit d'asile, entre un et trois mois avant d'être expulsées du territoire. De son côté, la mairie dénonce un projet démesuré pour cette commune de 9.000 habitants.
"Ça fait trop de monde"
"Ça me déplait énormément, avec toutes les nuisances que ça peut engendrer. Des vols, des agressions… ça inquiète". Ce centre de préparation au retour, comme beaucoup de Saint-Lysiens, Gérard n'en veut pas. Sur le fronton de la mairie, on peut lire en grosses lettres "Non au projet imposé par l'État". Au printemps 2021, sans jamais avoir été concertée, la ville a découvert que ce centre allait voir le jour.
Le maire, Serge Deuilhé, n'est pas opposé à accueillir ces étrangers déboutés de leur demande d'asile le temps qu'ils rentrent dans leur pays, mais pas autant. "On est prêts à accueillir une partie, mais pas à ce niveau-là", raisonne-t-il. "Ça fait trop de monde. Et quand on nous oppose la rentabilité économique, je crois que là on n’est pas à parler de rentabilité. Participer mais de manière raisonnée." Lui souhaiterait que son village ne soit pas le seul mis à contribution.
Une peur de l'inconnu grandissante chez les habitants
Initialement le centre devait accueillir 160 personnes, puis la préfecture a proposé 120. Mais pour Pierre, le principal problème, c'est que contrairement à un centre de rétention, celui-ci ne sera sera pas fermé . "Ils pourront rentrer et sortir comme ils voudront. Les gens commencent à s’intéresser pour savoir comment ils vont sécuriser leurs maisons. Mettre des caméras des détecteurs de présence. Ça commence", assure Pierre. "C’est la folie qui commence à grandir. Saint-Lys n’est pas faite pour ça."
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Cathy, elle, n'en est pas là mais elle craint pour la tranquillité de cette petite ville périurbaine. "On a déjà des petits délinquants qui trainent sur la place la nuit, le jour… donc on se demande ce qu’ils vont faire ces gens-là. On comprend qu’il faut tendre la main, les aider mais ça fait un petit peu peur. Après on a toujours peur de l’étranger, peut-être que ça va bien se passer." Une réunion publique doit avoir lieu lundi prochain avec la préfecture et le groupe privé Adoma qui sera en charge de la gestion du centre pour permettre aux habitants d'exprimer leurs inquiétudes.