Le premier comité de suivi sur les cancers pédiatriques à Sainte-Pazanne et alentours a défini mardi à Nantes le périmètre et les étapes de l'enquête épidémiologique lancée pour tenter de définir la cause du nombre anormalement élevé d'enfants malades dans ce secteur.
"On a le sentiment d'avoir été entendus. (...) C'était un échange constructif", a déclaré, après la réunion, Johann Pailloux, membre du collectif Stop aux cancers de nos enfants, qui avait alerté les autorités sanitaires sur la présence de plusieurs cas de cancers pédiatriques dans cette commune de 6.500 habitants et ses environs.
Une enquête sur le terrain et une enquête épidémiologique approfondie
Treize cas, dont trois mortels, ont été recensés par le collectif. Mais ces chiffres ne sont pas encore stabilisés ni confirmés par les autorités de santé, qui ont cependant reconnu "un excès de cas" entre 2015 et 2017, sans en définir la cause. Pour essayer de l'identifier, les investigations seront déclinées en deux axes : d'abord une enquête sur le terrain auprès des familles signalées, diligentée par l'Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire et la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), puis une enquête épidémiologique approfondie, menée par Santé Publique France.
Lors de la première phase, des bureaux d'études réaliseront des prélèvements d'eau et d'air, étudieront plusieurs paramètres comme les champs magnétiques, analyseront d'anciens sites industriels et les principaux lieux de vie des enfants, a indiqué l'ARS. "C'est ce qu'on appelle des levées de doutes sur un certain nombre de sites sur lesquels nous avons eu des signalements", a déclaré Nicolas Durand, directeur général adjoint de l'ARS Pays de la Loire.
De nombreux facteurs potentiels dans le viseur
Une multitude de facteurs potentiels sont dans le viseur : les lignes à haute tension, les ondes des téléphones, les pesticides, le stress, une pollution des nappes phréatiques, le radon, ce gaz naturel présent dans la région... La seconde phase dédiée à l'enquête s'accompagnera d'un questionnaire élaboré d'ici la fin du mois à destination des familles concernées et incluses dans le périmètre des sept communes retenues.
"Nous allons investiguer les cas de cancers pédiatriques diagnostiqués sur une période de temps allant de 2015 à 2019 sur la commune de Sainte-Pazanne et les communes limitrophes", à savoir Port-Saint-Père, Saint-Mars-de-Coutais, Machecoul-Saint-Même, Villeneuve-en-Retz, Saint-Hilaire-de-Chaléons et Rouans, a listé Lisa King, de Santé publique France. Le comité de suivi se réunira tous les mois jusqu'à la rentrée scolaire de septembre, échéance fixée à Santé Publique France pour remettre les conclusions de son enquête.