Salah Abdeslam, détenu en Belgique, ne veut pas retourner en prison en France

Salah Abdeslam, écroué actuellement en Belgique, souhaite effectuer sa détention dans ce pays et ne plus retourner en prison en France.
Salah Abdeslam, écroué actuellement en Belgique, souhaite effectuer sa détention dans ce pays et ne plus retourner en prison en France. © JONATHAN DE CESARE / BELGA MAG / Belga via AFP
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Salah Abdeslam, écroué en Belgique où il encourt une peine de prison à vie pour les attentats de 2016, souhaite effectuer sa détention dans ce pays et ne plus retourner en prison en France. Le jihadiste a été condamné à la perpétuité incompressible en France dans le cadre des attentats du 13 novembre 2015. 

Salah Abdeslam, écroué en Belgique où il encourt une peine de prison à vie pour les attentats de 2016, souhaite effectuer sa détention dans ce pays et ne plus retourner en prison en France, a indiqué jeudi à l'AFP le tribunal belge qui va examiner cette requête.

Le jihadiste français de 33 ans, condamné en juin 2022 à Paris à la perpétuité incompressible pour les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), a effectué la plus grande partie de sa détention en France depuis son arrestation à Bruxelles le 18 mars 2016. En juillet 2022, ce détenu hautement surveillé a été "prêté" à la Belgique le temps du procès prévu cette fois pour les attentats de Bruxelles perpétrés par la même cellule (32 morts le 22 mars 2016).

L'Etat belge invité à se prononcer

Avant même la fin de ce procès-fleuve - qui doit reprendre lundi matin devant la cour d'assises de la capitale belge, il a exprimé qu'il s'opposait à son retour en France, selon des informations confirmées jeudi à l'AFP par le tribunal de première instance francophone (TPIF) de Bruxelles.

"Salah Abdeslam s'oppose à son transfèrement en France", a indiqué le service de presse du TPIF, et une requête en ce sens doit être examinée "lundi à 14H00" par ce tribunal siégeant dans la même enceinte que la cour d'assises, à l'ex-siège de l'Otan. Il s'agit d'une action en référé (en urgence) à l'encontre de l'Etat belge qui devra exprimer un avis sur la demande.

Des audiences suspendues

Conséquence : la cour d'assises, qui doit encore se prononcer sur les peines pour les huit accusés reconnus coupables de participation ou de complicité dans les attentats de mars 2016, devrait suspendre son audience lundi après-midi, le temps des plaidoiries dans l'action en référé de Salah Abdeslam. Dix hommes au total ont été jugés depuis décembre 2022 pour les attentats de Bruxelles, revendiqués comme ceux de Paris par l'organisation Etat islamique.

Le 25 juillet, six d'entre eux dont Salah Abdeslam ont été reconnus coupables d'"assassinats et tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste", ce qui leur fait encourir la réclusion à perpétuité. Deux autres accusés, coupables de participation aux activités d'un groupe terroriste, encourent une peine de dix ans maximum. Enfin, il y a deux acquittements.

Outre la peine liée à sa participation aux faits du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam purge aussi actuellement une condamnation à vingt ans de prison prononcée en 2018 à Bruxelles pour sa participation à une fusillade avec la police en mars 2016, trois jours avant son arrestation. Même s'il a la nationalité française, il a passé toute son enfance à Bruxelles où ses parents d'origine marocaine ont émigré.