C’est toujours un tabou pour beaucoup d’actifs français. Alors qu’une directive européenne va entrer en vigueur en 2026 pour améliorer la transparence des salaires au sein des entreprises, les mentalités évoluent lentement, dans l’Hexagone, selon un sondage IFOP pour Deel France, plateforme de gestion des ressources humaines.
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"Ça peut engendrer des sentiments comme la jalousie"
Salariée dans un centre d’appel parisien, Valérie est moins bien payée que la moyenne des Français. Et elle n’a aucun mal à en parler : "Ça ne me gêne pas, mais ça n’est pas forcément un sujet fréquent. Je ne suis pas millionnaire. Je serais peut-être plus discrète. Je pense qu’en France, c'est moins bien perçu et c’est dommage d’ailleurs."
La question du salaire est-elle taboue ? Pour Anne-Marie, auto-entrepreneuse dans la communication, qui a des revenus très irréguliers, tout dépend de la période. "Il y a des mois où je me sens raz les pâquerettes financièrement, donc je n'ai pas de mal à en parler". Et quand Anne-Marie parvient à se dégager un gros salaire : "Ça me gêne plutôt d’en parler, parce que c’est des salaires qui sont au-dessus de la moyenne et des gens que je côtoie. Je me mets à leur place. C’est gênant en fait. Ça peut engendrer des sentiments comme la jalousie, parce que moi, je l’ai été, j’ai été jalouse !"
Contrairement aux idées reçues, les cadres, qui sont généralement bien payés, font partie des Français qui parlent le plus facilement de leur salaire. Au même titre que les jeunes actifs de moins de 35 ans, plus à l’aise que leurs aînés.