Un budget plombé par le loyer, des soins de santé reportés, des fragilités psychologiques croissantes... Une étude de l'Observatoire de la vie des étudiants (OVE, sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur), réalisée auprès de 46.340 étudiants de France et publiée jeudi, révèle les conditions de vie de ces jeunes.
- Un étudiant sur deux travaille
Qu'il s'agisse d'un stage, contrat d'alternance, "job" en lien ou pas avec le cursus suivi, 46% des étudiants ont déclaré en 2016 exercer une activité professionnelle au cours de leur année universitaire. Un résultat comparable à celui obtenu lors de la précédente enquête en 2013 (45%).
- Une part importante du loyer
Cette dernière enquête de l'OVE montre que la composition d'un budget étudiant a sensiblement changé en trois ans, avec une part de plus en plus importante de l'emploi pour financer ses études, des allocations et bourses de l'État et à l'inverse, une baisse de l'aide accordée par la famille, pourtant principale source de revenus en 2013. Dans ce budget serré, "le logement demeure le poste de dépense le plus important". Si les dépenses de loyer ont peu évolué entre 2013 et 2016 (passant de 426 à 430 euros), la hausse a été particulièrement forte à Paris (+40 euros en trois ans) et en petite couronne (+61 euros).
- Une santé précaire
Dans ce contexte, les étudiants renoncent plus fréquemment aux soins que le reste de la population : en 2016, 30% des étudiants ne sont pas allés voir un médecin faute de moyens, contre 27% en 2013. Pour expliquer ce choix, les jeunes expliquent qu'ils tentent d'abord de se soigner eux-mêmes, attendent que leur santé s'améliore, et invoquent toujours autant des raisons financières (13%). Reste que les étudiants, qui s'estiment par ailleurs en bonne santé, reconnaissent éprouver des sentiments de mal-être ou des symptômes de fatigue. Stress, épuisement, problèmes de sommeil, déprime... sont autant de signes de plus en plus ressentis, témoigne l'enquête. Ainsi, en 2013, s'ils n'étaient que 20% à ne pas se sentir concernés par l'un de ces symptômes, trois ans plus tard, ils ne sont plus que 16%.